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2 de agosto de 2018

A heterodoxia do Banco do Japão

(...) Reste le cas totalement hors norme de la Banque du Japon. Celle-ci poursuit sans aucun résultat sa croisade en faveur de l’inflation, qui s’obstine à ne pas décoller. Contredisant des rumeurs de réduction de ses programmes, elle se contente de petits ajustements de sa politique monétaire ultra-accommodante qui s’appuie sur des achats massifs de titres souverains et d’exchange trade funds (ETF), finançant largement un budget de l’État ultra déficitaire. Et elle poursuit l’objectif de maintenir le taux des titres obligataires à 10 ans autour de 0%, n’accordant qu’une faible variation de 0,02%. Critiquée pour sa distorsion du marché des ETF, elle s’efforce d’en minimiser à la marge les effets secondaires en modulant ses achats. Mais la BoJ va continuer d’acheter annuellement plus de 600 milliards d’euros de titres tous genres confondus.
La BoJ déclare « renforcer le cadre » de son programme, comptant « maintenir les très bas niveaux actuels des taux d’intérêt sur une longue période ». Cinq ans après son lancement – constatant son échec – elle admet que la hausse des prix dont elle poursuit l’objectif pourrait encore demander trois ans avant de se concrétiser. À moins qu’un nouveau report n’intervienne alors…
Confrontés à des phénomènes hors normes, les économistes conformistes, forts d’une assurance qui ne se dément jamais, ne se précipitent pas pour les analyser. La BoJ est rangée dans l’armoire des étrangetés qui est rarement ouverte. Après tout, le Japon ne se porte pas si mal sans inflation, finissent-ils par faire remarquer, afin de minorer l’importance de la question. Ils négligent qu’au rythme où vont les acquisitions de la BoJ, elle finira par ne plus rien avoir à rafler sur les marchés et détiendra à son bilan une part démesurée des actifs financiers disponibles…

Que ce soit pour relancer l’inflation, financer les déficits budgétaires ou réduire le poids de l’endettement, les projets fusent, faisant fi de l’orthodoxie. Quelle prochaine mission les banques centrales pourraient-elles se voir confier en dernier ressort, étant déjà parvenues à contenir la crise financière, seuls les actifs boursiers étant touchés par l’inflation ?

La banque du Japon, en toute hétérodoxie

Les faits et gestes de la Fed et de la BCE sont en permanence scrutés, analysés et commentés, toutes deux engagées dans un processus progressif et précautionneux de réduction de leurs programmes d’assouplissement monétaire. Les investisseurs avaient pris leurs petites habitudes qu’il va falloir abandonner et l’important est que cela se fasse sans heurts. Faute de pouvoir s’appuyer sur une quelconque expérience, les deux banques centrales y vont à tâtons, conscientes de la fragilité du système financier dont les réactions en chaîne – systémiques – sont imprévisibles.
À l’inverse, la Banque populaire de Chine injecte une nouvelle fois des masses de liquidités dans le système bancaire du pays afin de favoriser l’accroissement du crédit aux entreprises, aux collectivités et au shadow banking. Elle anticipe une diminution de la croissance occasionnée par la guerre commerciale engagée par Donald Trump. Elle venait pourtant de resserrer très doucement le robinet du crédit, mais de deux maux – la formation d’une bulle de crédit menaçante ou la baisse de la croissance – elle choisit le moindre, obéissant à son commanditaire le Parti-État.
Pour simplifier le tableau, deux banques centrales freinent et la troisième accélère.
Reste le cas totalement hors norme de la Banque du Japon. Celle-ci poursuit sans aucun résultat sa croisade en faveur de l’inflation, qui s’obstine à ne pas décoller. Contredisant des rumeurs de réduction de ses programmes, elle se contente de petits ajustements de sa politique monétaire ultra-accommodante qui s’appuie sur des achats massifs de titres souverains et d’exchange trade funds (ETF), finançant largement un budget de l’État ultra déficitaire. Et elle poursuit l’objectif de maintenir le taux des titres obligataires à 10 ans autour de 0%, n’accordant qu’une faible variation de 0,02%. Critiquée pour sa distorsion du marché des ETF, elle s’efforce d’en minimiser à la marge les effets secondaires en modulant ses achats. Mais la BoJ va continuer d’acheter annuellement plus de 600 milliards d’euros de titres tous genres confondus.
La BoJ déclare « renforcer le cadre » de son programme, comptant « maintenir les très bas niveaux actuels des taux d’intérêt sur une longue période ». Cinq ans après son lancement – constatant son échec – elle admet que la hausse des prix dont elle poursuit l’objectif pourrait encore demander trois ans avant de se concrétiser. À moins qu’un nouveau report n’intervienne alors…
Confrontés à des phénomènes hors normes, les économistes conformistes, forts d’une assurance qui ne se dément jamais, ne se précipitent pas pour les analyser. La BoJ est rangée dans l’armoire des étrangetés qui est rarement ouverte. Après tout, le Japon ne se porte pas si mal sans inflation, finissent-ils par faire remarquer, afin de minorer l’importance de la question. Ils négligent qu’au rythme où vont les acquisitions de la BoJ, elle finira par ne plus rien avoir à rafler sur les marchés et détiendra à son bilan une part démesurée des actifs financiers disponibles…
Que ce soit pour relancer l’inflation, financer les déficits budgétaires ou réduire le poids de l’endettement, les projets fusent, faisant fi de l’orthodoxie. Quelle prochaine mission les banques centrales pourraient-elles se voir confier en dernier ressort, étant déjà parvenues à contenir la crise financière, seuls les actifs boursiers étant touchés par l’inflation ? Blog de F. LEC.


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