Linha de separação


15 de abril de 2019

Keynes e as contradições do capitalismo

Uma opinião.
"..C'est parce que le nombre de pauvres augmente que l'on est obligé – pour maintenir le calme social, pour apaiser les colères, pour neutraliser les révoltes – de redistribuer.

La redistribution n'est pas la charité, elle est un calcul.

La redistribution est même le contraire de la charité, elle est la manifestation de l'égoïsme des classes qui exploitent, vous verrez pourquoi ci-dessous.

C'est pour gagner plus que les classes capitalistes organisent un filet de sécurité, un plancher de subsistance pour lamasse des travailleurs qu'elles refusent d'employer. Quand un salarié n'est pas "rentable", on le met à la "dole", c'est-à-dire à la charge de la collectivité.


Le calcul de la capacité d'accueil du parking pour les pauvres


J'ai toujours soutenu que les cotisations chômage devraient être beaucoup plus élevées pour les très grandes entreprises que pour les PME et TPE, car ce sont les très grandes entreprises qui licencient.

Ce calcul, c'est celui du coût de la capacité d'accueil du parking des pauvres. La redistribution crée un ghetto, des ghettos, dans lequel on parque les pauvres, dans lesquels on leur ôte toute possibilité de donner un sens à leur vie, dans lesquels on les isole, on les enferme dans l'indignité, la distraction, l'oisiveté, l'alcool, la drogue, le tabac, lapornographie, les jeux vidéos pourris, etc.

La redistribution crée et entretient la dépendance et la perte de fierté de soi.

Ce n'est pas une question de morale que je soulève, non, mais une question de sens de la vie et d'achèvement personnel car à ce stade, dans nos sociétés marquées idéologiquement par le travail, on n'a pas encore reprogrammé l'homme pour que sa vie soit pleine sans rien faire.

Personnellement je ne suis pas fanatique de cette idéologie du travail, je suis plutôt du côté de gens comme Raoul Vainegem... mais en attendant il faut bien vivre et éviter le nihilisme.

L'essence des travaux de Keynes, ce n'est pas la générosité mais la recherche des moyens de dépasser les contradictions du capitalisme et en particulier de résoudre la question des crises comme celle des années 30.

Keynes n'était pas quelqu'un de généreux ou même de haute tenue morale, loin de là. C'était un bourgeois un peu vicieux.

En créant une demande financée par la dette et la redistribution, Keynes a voulu limiter la progression du chômage, de la misère et donc échapper à la révolution. N'oubliez pas la force des idées et la concurrence du modèle soviétique à son époque.

Le keynésianisme et ses amortisseurs sociaux sont profondément conservateurs : ils visent, malgré les contradictions du système capitaliste à faire en sorte que les pauvres et les exploités ne se révoltent pas. Keynes a pour objectif de castrer, de désamorcer la violence, de désarmer les pauvres.

Voilà le fond de la répartition dans nos pays et à notre époque. C'est le conservatisme et l'égoïsme, c'est l'hommage à la profitabilité du secteur privé.

On met en place des politiques de redistribution pour alléger les coûts des entreprises, afin qu'elles puissent licencier et ainsi hausser leur profitabilité du capital investi. La redistribution, à notre époque, est un moyen de socialiser une partie des coûts de reproduction de la force de travail pour libérer les entreprises, pour leur permettre de n'employer que les plus efficaces, les moins chers et donc les plus producteurs de profit et de plus-value.

Si vous lisez les travaux de vos gouvernements successifs, vous voyez la préoccupation constante qui consiste, à chaque fois que l'on mène des politiques de restauration de la compétitivité qui vont accroître le chômage, à désamorcer lacolère. Il faut prévoir de détourner la colère qui s'ensuivrait si on ne faisait rien. Il suffit de regarder la colère et l'indignation déclenchées par le CICE unilatéral.

Quand on donne la priorité à la compétitivité et donc au profit – puisque les deux sont les deux faces de la même médaille – il faut des mesures d'accompagnement.

La nouveauté introduite par Macron, c'est la tentative de mener en même temps une politique de restauration de laprofitabilité des entreprises et une politique de réduction des déficits publics qui s'attaque à la répartition. C'est du jamais vu, cynique, ou plutôt irresponsable.
Retrouver le lien rompu entre le travail et la rémunération


Le problème soulevé par Artus est fondamental puisqu'il dit : au lieu d'augmenter la répartition et la redistribution il vaudrait mieux mener une politique qui réduit le besoin de redistribuer. Il a raison, ô combien il a raison !

L'avenir ce n'est pas de hausser la redistribution au point d'aller vers le revenu universel, non, l'avenir c'est de restaurer le lien entre les revenus et la production de richesses, le lien entre le travail et la rémunération.

C'est un vaste programme qui va au-delà de l'économie ; c'est un choix de société que celui de recoller la production de richesse à la génération des revenus. C'est un choix de société car il pose la question de la mise à l'écart des parasites, n'est-ce pas, monsieur Ghosn ?

Cela pose les questions de la division du travail, les questions des inégalités, les questions des valeurs sociales, les questions des rapports entre le travail manuel et le travail intellectuel, les questions des répartitions de la valeur ajoutée entre le capital, le travail et l'Etat etc.

Mais en attendant et pour rester terre à terre, on peut avancer l'idée suivante : l'économie est à deux faces, comme une médaille. D'un côté c'est une machine à produire des biens et services, et de l'autre une machine à distribuer des revenus.

Les maillons de cette chaîne à distribuer les revenus sont les entreprises.

Si le revenu distribué par l'ensemble des entreprises est insuffisant, alors il faut recourir à la redistribution. Mais si on augmente la capacité des entreprises à distribuer des revenus alors on réduit le besoin de redistribuer.

Comment augmente-t-on la capacité des entreprises à distribuer des revenus ? En augmentant la valeur de ce que l'on produit par : la sélection des entreprises les plus adaptées, l'innovation, l'investissement, la formation, le progrès des savoir-faire.

Tout ce que j'ai énuméré constitue le contraire de la politique qui est menée :

  • on crée de la fausse monnaie pour créer une fausse demande
  • on met les taux à zéro pour gaspiller le capital et en gonfler le prix
  • on maintient en vie les zombies par les subventions et avantages au capitalisme de connivence
  • on mène une politique qui favorise la spéculation tous azimuts, en particulier en Bourse et dans l'immobilier.

Sem comentários: