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12 de dezembro de 2019

Tudo se explica quando se lê Jacques de Larosière

Seguido do artigo " Face à Japonização do sistema "

Tout s’explique quand on lit Jacques de Larosière

Les banques centrales « ne croient plus à la croissance » et leur politique monétaire est « génératrice d’anticipations pessimistes autoréalisatrices ». Le mystère est levé, le coupable est tout désigné ! Dans une tribune parue dans Les Échos, Jacques de Larosière, ancien gouverneur de la Banque de France et directeur général du FMI (pour s’en tenir là), nous apporte ses lumières !
Farouchement opposé à la politique de création monétaire et de taux zéro des banques centrales, il dénonce l’impasse dans laquelle elles se trouvent. Avec comme effet l’apparition de la « trappe à liquidité  » de Keynes – cette classique faute de traduction de « piège à liquidité » (liquidity trap) – et une « propension à maintenir les avoirs liquides » au lieu d’investir dans l’investissement productif.
Lorsqu’on en vient aux remèdes, il enfourche sans s’y attarder des « réformes structurelles » qui « ne peuvent pas être mises en œuvre par de la création monétaire », ce dont on conviendra aisément. Il faudrait aussi « désacraliser la cible d’inflation de 2% », en l’abaissant puisqu’elle ne peut pas être atteinte, supprimant ainsi toute justification à la poursuite des mesures de création monétaire…  Ainsi, le tour serait joué ! L’encre n’a pas fini de couler à propos de cette cible.
Tout est affaire de psychologie pour Jacques de Larosière qui déplore que « les banques centrales ancrent dans les esprits l’idée que les taux d’intérêt vont rester bas pendant une période indéfinie », ce qui produit « un effet déprimant ».
On le serait à moins.

Face à la « japonisation » globale du système

Depuis la mi-septembre, le marché des repos américain, haut-lieu du refinancement au jour le jour des banques, est entré dans une crise chronique et la Fed reste sur le qui-vive, constatant que les taux remontent à l’approche de l’échéance de fin d’année.

La Fed s’apprête à lancer une seconde opération d’injection de liquidités afin que ce marché ne grippe pas. Il est donné comme explication qu’à cette période de l’année, les banques gonflent leurs coussins de liquidités pour se conformer à la réglementation, au détriment des opérations de prêt. C’est donc cette dernière, à l’origine de tous les maux, qui a été en premier lieu incriminée devant ces tensions persistantes.
Pour Claudio Borio, qui dirige le département des affaires monétaires et économiques de la Banque des règlements internationaux (BRI), il y a une toute autre raison. Selon lui, une très forte demande des hedge funds sur le marché des repos ne serait pas pour rien dans ce phénomène inquiétant qui met la Fed dans le rôle d’ange gardien d’un marché vital pour le système bancaire. Une de leurs stratégies favorites consiste à acheter des obligations du Trésor en cédant des contrats à terme sur les taux d’intérêt. Puis à les utiliser pour garantir des prêts en espèces sur le marché des repos. Ils ont en effet accès à celui-ci via l’agence gouvernementale Fixed Income Clearing Corporation qui gère le règlement des obligations à taux fixe, notamment les titres du Trésor américain. Fouiller dans les recoins du système financier est toujours instructif !
Quant à la Fed, elle n’a pas le choix. Cette situation ne lui est pas réservée, les banques centrales sont condamnées à continuer d’injecter des liquidités dans le système financier pour qu’il ne connaisse pas de blocage, et à maintenir bas les taux obligataires afin de rendre la dette soutenable. Telles sont les deux nouvelles missions auxquelles elles ne peuvent désormais déroger, au grand dam de ceux qui dénoncent les « distorsions de marché » qui en résultent. On en arrive en effet à des situations inédites, l’Eurosystème détenant par exemple 80% de la dette souveraine allemande. Cette situation – faiblesse de l’inflation et de la croissance – peut être qualifiée à juste titre de « japonisation ». Un véritable repoussoir, car l’expérience montre que l’on n’en sort pas.
L’accroissement de la masse monétaire fait enfler une bulle financière incontrôlable, tous actifs confondus, et la baisse des taux obligataires rend la dette soutenable tout en favorisant une croissance soutenue de l’endettement. Avec comme problème l’absence de marche arrière dans les deux cas ! F.L Blog Decod



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