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23 de fevereiro de 2011

A crise vista pelos investidores

Un premier signal inquiétant chez les assureurs ?
Simone Wapler
Les assureurs seraient-ils inquiets ? Dans une lettre ouverte publiée jeudi 17 février, ils ont indiqué au G20 qu'ils ne devaient pas être mis dans la liste des établissements financiers susceptibles de présenter un risque systémique. Comprendre : la faillite de l'un n'aurait pas de répercussion sur les autres et le secteur banque – finance – assurance en général.
On comprend évidemment que la perspective de devoir provisionner des sommes plus élevées pour financer le coût d'un éventuel sauvetage ne les enthousiasme pas. "Allianz, Axa et Generali ont assuré qu'une activité normale d'assurance ne comportait pas de risque systémique", indique L'Agefi du 18 février.
Nous ne pensons pas la même chose. Car en examinant le bilan de ces grands assureurs, on trouve beaucoup d'obligations souveraines, bancaires et même d'actions bancaires. Une "activité normale" exclue probablement le moratoire d'un Etat européen, mais nous estimons que c'est précisément là que réside le risque.
Groupama semble bien vulnérable
La situation de Groupama se détériore. Le 16 février dernier, l'assureur a posté de mauvais résultats 2010, notamment dans l'activité assurance-vie. Le bénéfice net a reculé de 41% à 387 millions d'euros, indique L'Agefi.

Le ratio de solvabilité s'est fortement détérioré passant de 180% à 130%, souligne l'agence de notation CreditSights qui remarque sévèrement : "les résultats 2010 montrent que la solvabilité repose essentiellement sur des capitaux vulnérables". Il s'agit de plus-values latentes et de dette subordonnée (c'est-à-dire de créances dont le remboursement n'est pas prioritaire en cas de difficulté).
Le revenu de l'activité assurance-vie a fortement décliné passant de 396 millions d'euros à 174 millions d'euros. Là encore, CreditSights note "nous croyons toujours que dans l'état actuel du marché, il pourrait être difficile d'atteindre 4% de rendement sans gains en capital qui deviennent de plus en plus difficile à réaliser".
L'exposition de Groupama à la dette souveraine des pays périphériques est la suivante :

Graphique de l'exposition de Groupama à la dette souveraine

Par ailleurs, CreditSights juge que l'exposition actions (14,8% du portefeuille) posera problème dans le cadre des nouvelles règles de Solvabilité II.
Par rapport à ce que nous décrivons dans notre rapport spécial stress tests des assureurs-vie, la situation financière de Groupama s'est dégradée ce qui rend l'assureur encore plus vulnérable aux scénarios de stress que nous avons développés.
Chez AXA, la situation est meilleure et la marge de solvabilité atteint 182%. Mais les revenus de l'assurance-vie ont baissé de 3% (57 milliards d'euros du fait du recul de cette activité en France, aux Etats-Unis et au Japon) et le bénéfice net a reculé de 24% (2,7 milliards d'euros). Dans la gestion d'actifs, les décollectes nettes ont atteint 73 milliards d'euros.
Des assurances plutôt inquiétantes
La vérité est que les mondes de l'assurance et de la banque sont beaucoup plus interdépendants qu'ils ne veulent bien l'admettre officiellement. Ainsi BNP Paribas donnait aussi ses résultats le 17 février et mentionnait une dépréciation de 534 millions d'euros liée à sa participation de 5,2% dans l'assureur Axa.

Le "risque systémique", ou autrement dit le risque de défaillances en cascade, est bien réel. Les assureurs ont des portefeuilles chargés d'obligations souveraines et bancaires et d'actions bancaires.

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