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22 de janeiro de 2019

O IMPÉRIO os cinco olhos e cinema propaganda

https://consortiumnews.com/2019/01/18/exclusive-they-spy-with-their-little-eye/
e .   https://medium.com/insurge-intelligence/how-does-cinema-war-propaganda-really-work-2f197f9c821d
em francês :Suzie DAWSON
On retrouve la marque des Five Eyes (« Cinq Yeux » - réseau des services de renseignement des Etats-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande et Royaume-Uni), qui font partie de ce que la NSA appelle en interne son "réseau mondial", partout dans le dernier scandale d’espionnage qui a englouti la Nouvelle-Zélande, écrit Suzie Dawson, journaliste et militante néo-zélandaise en exil.
J’ai passé six ans à supplier à tour de rôle les principaux journalistes néo-zélandais d’enquêter sur les activités d’espionnage menées par l’État contre des militants, dont moi, et, par pure nécessité, d’effectuer moi-même de nombreux reportages à ce sujet dans le vide créé par leur inertie. Il est donc quelque peu déconcertant d’observer maintenant le déroulement tardif de ce que l’ancien député et directeur exécutif de Greenpeace NZ, Russel Norman, décrit comme le "scandale Watergate" de la Nouvelle-Zélande.
À la suite de la publication d’un rapport explosif de la Commission des services de l’État (State Services Commission) sur cette affaire, Norman a écrit : "Mon principal constat est que sous le gouvernement précédent, personne n’était à l’abri d’être espionné s’il était en désaccord avec la politique du gouvernement".
C’est une déclaration remarquable de Norman, qui a déjà siégé au comité gouvernemental chargé de la surveillance des services de renseignement néo-zélandais. La futilité de cette noble position s’est reflétée dans mon article de 2014 "Glenn Greenwald and the Irrelevance of Electoral Politics", qui citait Greenwald, qui a remporté le prix Pulitzer pour ses reportages sur les fuites du lanceur d’alerte de la NSA, Edward Snowden, disant de Norman :
"Vous avez le chef du Parti Vert ici en Nouvelle-Zélande en train de dire dans une interview que j’ai vue qu’il faisait partie du comité qui supervise le GCSB (l’agence d’espionnage électronique de la Nouvelle-Zélande) et pourtant il en a appris beaucoup plus sur les activités de l’agence en lisant nos articles que lors des séances d’information. Ils se sont vraiment isolés du processus politique et ont beaucoup d’outils pour s’assurer qu’ils continuent de grossir et que leur pouvoir ne soit jamais remis en question."
Les choses bougent : on apprend que plus d’une douzaine d’organismes gouvernementaux, dont la police néo-zélandaise, ont fait appel à des sociétés de renseignement privées comme la fameuse Thompson and Clark Investigations Limited pour espionner des citoyens néo-zélandais qui s’adonnent à la dissidence démocratique, à l’activisme en général ou qui présentent un "risque" économique ou politique pour les fonctionnaires ou le secteur privé en Nouvelle-Zélande.
Comme on pouvait s’y attendre, la réaction des médias a été de prendre le chemin le moins risqué en se concentrant sur l’énormité de l’espionnage sur les cibles les moins politiquement engagées, telles que les demandeurs d’assurance contre les tremblements de terre et les victimes de pédophilie, et de focaliser sur les échelons les plus bas de l’échelle des responsabilités. Ils n’arrivent toujours pas à saisir les implications internationales et géopolitiques derrière l’espionnage sous-traité à des société privées et parrainé par l’État en Nouvelle-Zélande.
La vérité, c’est que les racines du problème sont beaucoup plus profondes que les entreprises sous-traitantes comme Thompson et Clark. La chaîne de complicité et de collusion va bien au-delà du chef d’un département ou d’un organisme, y compris le chef de la Commission des services de l’État. Il va même au-delà du pouvoir exécutif, du Parlement et du Premier ministre.
Au fond, ce scandale est le reflet de failles fondamentales dans les pratiques de collecte de renseignements en Nouvelle-Zélande, son infrastructure et son réseau - où les données recueillies circulent, à qui elles servent et à qui nos services de renseignements répondent en dernier ressort.
Je suis d’accord avec Russel Norman pour dire que cela pourrait être notre scandale du Watergate, ici en Nouvelle-Zélande. Mais il y a des aspects majeurs qui, à ce jour, n’ont pas été abordés de manière significative, voire pas du tout, par les médias néo-zélandais - et dont la grande majorité du public néo-zélandais n’a pas conscience, à leur détriment.
Premièrement : où vont réellement les données recueillies par ces espions ? Deuxièmement : qui dirige les ressources et l’appareil du renseignement humain de la Nouvelle-Zélande dans les opérations de renseignement à l’étranger ? Et troisièmement : quel est l’impact pour les néo-zélandais qui ont involontairement affaire à nos agences d’espionnage dans un pays où la définition légale de "menace à la sécurité nationale" a été supprimée ?
1. ICWatch Nouvelle-Zélande
Lorsque M.C. McGrath, le fondateur de Transparency Toolkit - à l’époque genre ado surdoué - a reçu un courriel d’un membre de la communauté du renseignement américain le menaçant : "Je promets de tuer tous ceux qui participent à ton site Web. Il n’y a nulle part sur cette terre où tu pourras te cacher", il a pris la menace au sérieux. Il avait de bonnes raisons. Son initiative ICWatch utilisait des données publiques (open source data) pour exposer des acteurs, des contrats et des relations commerciales spécifiques au sein de la communauté mondiale du renseignement.
McGrath avait découvert presque par hasard que des programmes et des projets secrets, qui étaient habituellement dissimulés au public, étaient souvent vantés dans les programmes d’études des membres actuels et des anciens membres en service dans leurs CV publiés sur LinkedIn. En examinant les données accessibles au public contenues dans leur CV, il a été en mesure de faire la lumière sur de nombreux programmes secrets dont nous n’aurions peut-être jamais entendu parler. L’année suivante, il s’est installe à Berlin, vit en exil et son site a été transféré chez WikiLeaks. "Des espions assassins poussent un projet journalistique à se réfugier chez WikiLeaks", titrait le communiqué de presse de WikiLeaks annonçant l’acquisition d’ICWatch.
A ma connaissance, aucun membre des médias néo-zélandais n’a jamais pensé à consulter la base de données d’ICWatch pour examiner l’étendue de la participation de la Nouvelle-Zélande à ce "réseau mondial" intégré, comme l’appelle si éloquemment la NSA. Ou plus justement, "la force totale", à laquelle se réfère l’ex-secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld, lorsqu’il redéfinit le terme à un moment clé de l’après-11 septembre 2001.
Jeremy Scahill, auteur du remarquable livre "Blackwater : The Rise of the World’s Most Powerful Mercenary Army" (Blackwater : la montée de l’armée mercenaire la plus puissante du monde) décrit la politique de Rumsfeld comme "la doctrine Rumsfeld, où l’on utilise la haute technologie, des forces à faible empreinte et un recours accru et accéléré aux sociétés privées pour mener les guerres". (La "force totale" n’a pas seulement servi à incorporer ces sociétés privées, mais aussi à les protéger de toute responsabilité civile ou pénale).
L’incorporation par les Etats-Unis d’un grand nombre de sociétés privées dans leurs forces armées a contribué à étirer leurs tentacules au plus profond du Pacifique Sud. Il s’avère que cette toute petite Nouvelle-Zélande est si impliquée dans ce réseau mondial de surveillance à but lucratif qu’elle compte plusieurs centaines de références qui apparaissent dans ICWatch.
Une étude attentive de chaque résultat de recherche révèle de multiples détails intrigants : une référence à un membre de l’armée américaine en poste en Nouvelle-Zélande. Un autre d’un officier de liaison militaire néo-zélandais stationné à Fort Meade, dans le Maryland, une importante base militaire américaine et siège de la NSA. (L’existence de ces postes de liaison a été révélée il y a quelques années, mais il est intéressant de se demander quels dossiers ont pu passer par ce bureau ces dernières années.)
La référence de loin la plus fascinante à la Nouvelle-Zélande que j’ai trouvée jusqu’à présent dans ICWatch est celle d’un officier de renseignement de l’armée américaine qui prétend avoir intégré " les renseignements tchèques, britanniques, néo-zélandais et jordaniens dans l’entreprise CI/HUMINT [HUMINT : Renseignements Humains, par opposition aux renseignements électroniques - NdT] de la Brigade" :...

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