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8 de fevereiro de 2019

A dita ajuda humanitária à Venezuela

https://mirastnews.net/2019/02/06/le-venezuela-sempare-dune-cargaison-darmes-des-etats-unis-damerique-au-moment-ou-trump-sengage-a-soutenir-une-noble-quete-de-la-liberte/
Vous connaissez l’histoire de ce contrebandier qui passe un sac de montres en or à la frontière franco-suisse ? Le douanier lui demande ce que contient son sac. De la nourriture pour mes lapins, répond le menteur.
Le douanier fait vider le sac et s’écrie : Ils mangent ça, vos lapins ? Et le contrebandier : Et alors ? S’ils ne veulent pas ça, ils n’auront rien d’autre !
La même histoire (mais en vrai) vient de se passer au Venezuela.
Les USA, la Colombie, le Brésil (je veux dire leurs présidents) piaffent d’impatience pour acheminer sans contrôle une aide humanitaire au Venezuela (1).

Paula Vasquez, anthropologue vénézuélienne au CNRS : « Une aide humanitaire est rarement seulement humanitaire si elle est dispensée par des États ou l’ONU... Cela peut se transformer en occupation militaire, les armées étant les seules à disposer de la compétence logistique pour apporter cette aide. »
Nicolas Maduro connaît l’histoire du cheval de Troie. Et il sait que l’impérialisme n’est jamais généreux et désintéressé. Il a ironisé : « Le Venezuela n’a pas besoin de demander l’aumône. S’ils veulent aider, qu’ils mettent fin au blocus et aux sanctions ». Il a averti qu’il ne permettrait pas qu’on « humilie » son pays avec un « show d’aide humanitaire ». 
De dictateur il passe à affameur.
Lucide, le président vénézuélien a dit aussi : « Quel est le casus belli de Donald Trump contre le Venezuela ? Le casus belli est le pétrole du Venezuela, les richesses du Venezuela, son or, son gaz, son fer, ses diamants et d’autres richesses matérielles. »
Lundi 4 février 2018, j’ai repéré sur Internet une photo d’une palette d’aide humanitaire prête à être envoyée au Venezuela. Car, ce peuple a faim : il suffit de voir les photos d’enfants décharnés. Ah non ! je confonds avec le Yémen, petit pays sans importance et sans trop de pétrole où des enfants, squelettes ambulants, reçoivent des bombes, humainement expédiées depuis des avions de chasse. Mais ce n’est pas le sujet. Vous le comprenez si vous suivez l’actualité et les préoccupations de la Macronie politico-médiatique.
Revenons donc au Venezuelâââââ et à cette palette qui a fait hausser mes sourcils de complotistes-confusionnistes. En effet, les colis qu’elle portait étaient tous étiquetés USAID (US Agency for International Development = Agence américaine pour le développement).
Or, l’USAID a été créée par Pax America dans le but de couvrir (de camoufler) les agents de la CIA déguisés en transporteur d’aide humanitaire.
Je voulais parler de ça aux téléspectateurs de Russia Today où j’étais convié lundi pour une interview sur le Venezuela en direct dans le JT de 20 heures. Hélas, le lundi, j’anime une émission de radio à Toulouse vers la fin de l’après-midi et le temps m’a manqué pour préparer mon intervention, et même pour rédiger trois mots sur un pense-bête à coller discrètement sous la webcam de Skype : Colis, USAID, CIA.
Et c’est ainsi que je n’ai pu annoncer en avant-première que les colis de l’USAID étaient bourrés d’aide « INhumanitaire ».
Endes Palencia Ortiz, « vice-ministre de Prévention et Sécurité citoyenne », a annoncé le mercredi 6 février, que les militaires vénézuéliens viennent de  saisir une cargaion d’armes -texte en anglais) en provenance de Miami.
Voir aussi ici, en espagnol.
Prémonition ? Omniscience de ma part ? 
Non, simple certitude, fruit d’une enquête que j’avais effectuée il y a plus de 10 ans au sujet de Reporters sans frontières et où je m’appuyais sur plusieurs sources. Ainsi, la journaliste états-unienne Diana Barahona révélait que l’avocate des Droits de l’Homme, Eva Golinger (qui a la double nationalité Etatsunienne/Vénézuélienne et que j’ai eu l’occasion de rencontrer) «  a découvert que plus de 20 millions de dollars ont été versés par la NED et USAID aux groupes d’opposition et médias privés du Venezuela, dont beaucoup avaient participé au coup d’Etat » [Le coup d’Etat du mois d’avril 2002 contre Chavez].
La NED ? J’ai souvent écrit ici (trop ?) sur cet autre paravent de la CIA. La National Endowment for Democracy (Fondation nationale pour la démocratie), sponsor, entre autres, de Reporters sans Frontières.
Un mot pourtant à l’intention de nos nouveaux lecteurs. Un ancien agent de la CIA spécialisé dans l’Amérique latine, Philip Agee, a révélé dans une interview au journaliste canadien Jonah Gindin, le 22 mars 2005, que la NED est une des nombreuses organisations écrans dont la CIA se sert pour intervenir dans les affaires intérieures des pays : « Le Congrès donne des millions de dollars à la NED qui passe ensuite l’argent à ce qu’ils nomment les fondations noyaux. » (des relais de la NED).
Le premier président de la NED, Carl Gershman, avouait en 1986 « Il serait terrible pour les groupes démocratiques du monde entier d’être vus comme subventionnés par la CIA [….]. C’est parce que nous n’avons pas pu continuer à le faire que la fondation (la NED) a été créée ».
Allen Weinstein, qui a travaillé à la rédaction des statuts de la NED, déclarait en 1991 : « Beaucoup de ce que nous faisons maintenant a été fait en secret par la CIA il y a 25 ans ».
La plupart des figures historiques de la CIA ont siégé un jour ou l’autre au Conseil d’administration ou à la direction de la NED, dont John Negroponte (nommé ensuite big chief de tous les services de renseignements US).
Le financement de la NED est voté par le congrès dans le cadre de l’argent versé à l’US Agency for International Development (USAID). 
Voilà, la boucle est bouclée. La démonstration est faite que Juan Guaido est une marionnette, un traître à sa patrie. Les USA en sont à l’étape de l’aide politique, médiatique et militaire par délégation. Mais Ils n’envoient pas leurs troupes (pour le moment), ils envoient les armes pour les factieux qui se moquent de la démocratie (si chère à leurs soutiens, comme Macron).
Trump pèse le pour et le contre, ainsi que nous l’explique ici Théophraste.
Les mises en garde de la Russie l’incitent, pour l’instant, à résister à ses pulsions bellicistes et aux poussées du va-t-en-guerre de l’Elysée.

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