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13 de outubro de 2019

Democracias dos senhores do dinheiro

"Par essence démocratique". De Floréal, 

« Les États-Unis d’Amérique sont une grande démocratie ! » : cet article de foi étant posé, Washington pourra bloquer, voire martyriser des pays entiers (Corée du Nord, Vietnam, Cuba, Chili, Irak, Afghanistan, Syrie… et maintenant le Venezuela), torturer à Guantanamo, fermer les yeux sur les massacres à répétition dans les écoles étasuniennes, laisser pourrir en prison des innocents comme Mumia Abu-Jamal ou Leonard Peltier, saboter l’accord mondial sur le climat, se retirer unilatéralement de l’accord de 87 sur les euromissiles, soumettre le monde entier aux caprices de Wall Street et des marchands de « subprimes », cela n’a aucune importance. Il s’agira en effet de bombes « démocratiques », d’embargos « civilisés », voire de tortures « humanitaires »…

« Israël est une grande démocratie ! ». Ce dogme étant récité comme un mantra, Netanyahou et ses ministres d’extrême-droite pourront impunément violer cent résolutions de l’ONU, faire du casse-pipes forain sur les jeunes Palestiniens, multiplier les assassinats ciblés de dirigeants de l’OLP à l’étranger, sommer – à Paris même ! – les juifs français d’abandonner leur pays, ça n’a rien de grave : il s’agit là, voyez-vous, de violations « démocratiques », de massacres joviaux, d’assassinats bienfaisants… Pas de quoi empêcher Macron d’embrasser « Bibi » entre deux accolades accordées au dictateur égyptien ou au dynaste saoudien assassin de journalistes ! 
« La France est le pays des droits de l’homme !». Le régime en place, qui détient 80% des sièges de députés avec 56% d’abstentions au second tour législatif, aura donc quartier libre pour éborgner des manifestants, les mutiler, les gazer, les arrêter préventivement, les interdire de manif sur arrêté du préfet ; il pourra inscrire ad vitam aeternam l’état d’urgence dans la loi ordinaire, fliquer internet, criminaliser les opinionsantisionistes amalgamées au délit d’antisémitisme, dynamiter les acquis sociaux de 1945 l’un après l’autre, promener des blindés sur les Champs Elysées, substituer la « souveraineté européenne » à la « souveraineté nationale » prescrite par la Constitution : il n’y a là rien de grave pour Libé et France-Inter puisque « la France est une grande démocratie »…
Qu’en revanche un président vénézuélien régulièrement et tout récemment réélu défende l’indépendance, le vote souverain et les acquis sociaux de son peuple ; que Cuba réaffirme, à l’issue d’un débat à huit millions de voix son attachement au communisme ; qu’au prix des plus grands sacrifices, l’armée syrienne de conscription chasse les djihadistes sanguinaires armés par l’Occident et par les Émirats voisins ; que les Gilets jaunes décident par eux-mêmes qui les représente et qui usurpe leur mouvement et que ces moins que rien aspirent à la démocratie directe et à l’égalité sociale : tout cela relève par essence de la plus odieuse « dictature » ; et le grand philosophe « libéral » Luc Ferry appelle même aussitôt la « police républicaine » à régler le compte de ces malfrats aux dents jaunes et au nez rouge. Sans oublier de servir au passage, comme l’a dit Macron, le « boxeur gitan » ?
Il est donc de la plus saine hygiène mentale et du plus élémentaire esprit critique que de se départir de ces actes de foi qui, alléguant une « essence » démocratique ou « dictatoriale » décernée a priori par l’oligarchie médiatico-politique à tel ou tel régime (en fonction de sa docilité envers, non pas « nos valeurs humanistes », mais LEURS VALEURS COTÉES EN BOURSE !) , décident superbement de qui, mécaniquement, les médias d’État et les journaux patronaux appuieront ou démoliront selon les moments et quoi que fassent ces régimes ou individus. 
Alors, réapprenons le critère de la pratique : est démocratique tout régime émanant du peuple qui agit pour le peuple, par le peuple et qui, conséquemment, combat ses exploiteurs « internes » et ses oppresseurs « externes ».À l’aune de cet imparable critère matérialiste, l’ « illégitimité démocratique » n’est certainement pas du côté de Maduro et il y a lieu de s’interroger, pour le moins, sur la légitimité de Macron ! PRCF

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