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6 de abril de 2012

Pela calada a reestruturação da dívida Irlandesa

O ponto de vista dos investidores que tentaremos traduzir com brevidade.


L'Irlande se rebelle
Ah... l'Irlande... jusqu'à présent, l'île verte avait été présentée comme modèle de réaction à la crise aux autres pays européens.
Petit retour en arrière. Dans les années 90, la fiscalité avantageuse offerte aux sociétés s'installant sur l'île attire de grandes multinationales comme Dell, Pfizer ou Intel. A la fin des années 90, la BCE applique une politique de taux bas essentiellement destinée à soutenir la croissance allemande (et ses exportations). Mais ce qui est bon pour l'Allemagne s'avère délétère pour l'Irlande. Encouragés par ces taux bas, les banques irlandaises ont accordé des crédits avec une grande libéralité. Un argent qui a essentiellement alimenté la spéculation immobilière.
La bulle immobilière a enflé au cours des années 2000. En 2007, juste avant l'explosion de la crise des subprime, il s'est construit seulement deux fois moins de maisons en Irlande qu'en Grande-Bretagne... pour une population 13 fois moins nombreuse.
Quand éclate la crise financière mondiale, l'économie irlandaise plonge de 10%. Les banques qui avaient accordé des crédits immobiliers se trouvent dans une situation catastrophique. Si catastrophique en fait qu'elles étaient en situation de faillite. Le gouvernement a donc dû intervenir. L'engrenage infernal était lancé – un scénario que nous commençons à bien connaître en Europe.
La dette publique a flambé pour atteindre 100% du PIB. Evidemment les marchés obligataires ont paniqué, les rendements des obligations irlandaises à 10 ans ont grimpé en flèche à 10%. Evidemment, personne ne peut se permettre d'emprunter à un tel taux. Pour essayer de calmer le feu, l'Union européenne et le FMI sont intervenus avec un plan de sauvetage de 113 milliards d'euros.
En échange de ce soutien, l'Irlande a dû mettre une politique de rigueur : hausse des impôts, chute drastique des aides sociales, baisse des salaires et des retraites des fonctionnaires, etc. Bref, la même potion amère que celle qui est administrée dans de nombreux pays européens.
La grosse différence est que les Irlandais semblaient avoir plutôt bien accepté cette politique de rigueur. Du moins jusqu'à présent. L'Irlande était ainsi présentée comme un modèle de droiture et d'abnégation. Que les Grecs, les Portugais et les Espagnols en prennent de la graine ! Sauf que...
Il semblerait que la politique de rigueur irlandaise ne soit pas si efficace que cela. Les derniers chiffres donnent à réfléchir. L'Irlande est de nouveau en récession (recul de 0,2% du PIB au quatrième semestre 2011), son taux de chômage s'affiche à 15% et la dette atteint toujours 108% du PIB. Cela ne fait pas rêver... et cela explique la crispation croissante des Irlandais envers leur gouvernement.
"Les Irlandais commencent à se lasser de la rigueur qui est devenue leur lot quotidien ces dernières années. En guise de rébellion, la moitié des contribuables de la petite république ont décidé de ne pas payer la nouvelle taxe d'habitation dont les propriétaires étaient redevables au 31 mars. Un signal pour le gouvernement de Dublin à deux mois du référendum sur le nouveau traité budgétaire européen. Il s'agit de l'une des premières fissures dans l'application d'un programme de redressement qui jusque-là n'avait pas provoqué de mouvements sociaux d'envergure, à l'inverse de ce qui a pu se passer dans les autres nations périphériques de la zone euro en crise", nous apprend Le Monde.
Mais surtout, dans une parfaite indifférence des marchés et des médias, l'Irlande vient de restructurer sa dette. Très discrètement. Que s'est-il passé ? Le pays devait rembourser 3,1 milliards d'euros. Or elle a obtenu de ne pouvoir les rembourser qu'en... 2025. Oui, dans 13 ans. C'est exactement ce qu'a fait la Grèce le mois dernier et vous n'avez sûrement pas oublié les débats, crises et revirement de situation que cela avait engendré.
Certes, 3,06 milliards, en ces temps de crise de la dette souveraine, c'est de la petite bière... mais l'exemple risque de faire tache d'huile. En fait, c'est 31 milliards que le gouvernement irlandais essaie de restructurer.
Comment expliquer qu'une telle restructuration soit passée comme une lettre à la poste ?
L'Union européenne empêtrée dans les crises grecque, espagnole et portugaise n'a aucune envie de voir une bombe supplémentaire faire exploser en vol la relative accalmie actuelle – une pause si chère payée.
Mais surtout, l'Union européenne essaie de brosser les Irlandais dans le sens du poil. La cause : le référendum prévu le 31 mai prochain. Les Irlandais doivent se prononcer sur le pacte budgétaire européen (vous vous souvenez, celui qui vise à contrôler les déficits publics européens et instaure des sanctions pour les mauvais élèves de la rectitude budgétaire). Or les précédents ne sont pas très rassurants. Dès qu'il s'agit d'Europe, la verte Erin a la fâcheuse tendance à voter contre.
Là encore, nul besoin que l'Irlande montre le mauvais exemple alors que l'idée d'une surveillance accrue de l'Union européenne sur les finances de ses pays membres ne sourit qu'à peu de pays.

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