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19 de dezembro de 2012

Os Bancos Centrais- relançar o crescimento


O Banco Central da Inglaterra, Japão, Estados Unidos querem fazer do crescimento a prioridade deixando para segundo plano a estabilidade de preços .Mas o BCE continua praticamente na mesma  por exigência da Alemanha. Claro que a grave situação de muitos países da zona euro  já obrigou o BCE a tomar medidas para contornar os seus estatutos - medidas não convencionais.! Ms não é a mesma coisa!
Publicamos esta opinião de F. Leclerc publicada no do blog de Paul Jorion que tentaremos traduzir depois.
           BANCOS CENTRAIS
A l’image de la révolution copernicienne du changement de représentation de l’univers, sommes-nous en passe de connaitre un bouleversement de même ampleur affectant la science économique ? On pourrait le penser, à suivre les décisions et les réflexions des banquiers centraux aux États-Unis et au Royaume-Uni : tout se passe comme si la lutte contre l’inflation allait y être reléguée au second plan, à l’occasion d’un changement d’objectif faisant de la relance de la croissance une priorité destinée à faciliter le désendettement et stabiliser le système financier international.
George Osborne, le ministre britannique des finances, vient de nommer Mark Carney, l’actuel gouverneur de la Banque du Canada, à la tête de la Banque d’Angleterre, avec prise d’effet en juin 2013. Ce dernier a déjà délivré sa vision de l’évolution de la politique monétaire, substituant à la cible d’inflation de 2% – un mandat donné il y a 20 ans par le Parlement britannique – celle d’un taux de croissance nominale, cocktail associant croissance et inflation. Appliquée au Royaume-Uni, ce serait la porte ouverte à une relance de la création monétaire destinée à sortir le gouvernement britannique de l’impasse dans laquelle il s’est lui-même mis en adoptant une politique d’austérité et de réduction du déficit public qui ne fonctionne pas. Une option que George Osborne ne verrait pas nécessairement d’un mauvais jour. Il a d’ailleurs exprimé le souhait qu’un débat international s’engage à propos des nouveaux objectifs des banques centrales, sans attendre juin prochain.
Aux États-Unis, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a lancé un nouveau programme de création monétaire de 40 milliards de dollars mensuel d’achat de la dette fédérale, sans limitation de durée, qui additionné avec ses achats au même rythme de 45 milliards de dollars de titres hypothécaires fera gonfler en une seule année son bilan de 2.500 à 3.500 milliards de dollars. Le taux directeur quasiment à zéro de la Fed est désormais lié au taux de chômage de 6,5%, le premier destiné à être maintenu tant que le second reste au dessus de ce seuil, ainsi qu’à des perspectives d’inflation à moyen terme ne déviant pas de plus d’un demi-point par rapport à 2%. Après avoir de longue date privilégié de ses deux missions la lutte contre l’inflation, la Fed vire de bord en faveur de la lutte contre le chômage, c’est dire de la relance économique.
En commentant ces décisions, Ben Bernanke, le président de la Fed, a précisé que la capacité de soutien à l’économie de la Fed n’est pas « illimitée », justifiant selon lui de « prendre les devants maintenant, alors que nous avons encore la capacité de le faire ». Il a même ajouté, dans l’hypothèse où le couperet du mur budgétaire tomberait faute d’accord entre démocrates et républicains, que « nous essayerons de faire ce que nous pourrons » devant ses conséquences pour l’économie qui pourrait entrer en récession, n’excluant pas d’augmenter encore « un peu » les opérations de rachats de titres sur les marchés.
Enfin, la nouvelle équipe du Parti Libéral-Démocrate, qui vient de remporter haut la main les élections, entend que la Banque du Japon accroisse sa cible d’inflation pour sortir le pays de la trappe de la déflation. Elle se prépare à rééditer à l’identique l’adoption d’un programme de grands travaux financé par la planche à billets – qui n’avait pas permis de sortir de la déflation à l’époque – alors que la dette japonaise caracole en tête de celle des pays industrialisés (plus de 240% du PIB). Le nouveau gouvernement cherche aussi à provoquer une dévaluation compétitive du yen, afin de relancer les exportations japonaises et de rééquilibrer la balance commerciale. Les effets de cette politique sont loin d’être garantis en raison de la vigueur de la concurrence asiatique, du rapatriement des bénéfices des avoirs japonais à l’étranger, et de la poursuite de la stratégie de dollar faible de la Fed.
Revoir la cible d’inflation semble être la dernière ressource des banquiers centraux devant la généralisation du marasme économique et la minceur des résultats des mesures adoptées jusqu’alors. Toute la question est de savoir s’il sauront contrôler ce qu’ils s’apprêtent à engager. Militent en ce sens les masses de liquidités déjà déversées qui n’ont pas eu d’effets notables sur l’inflation (bien que regonflant une bulle financière, pas encore dégonflée). Dans un système financier en crise qui ne fonctionne déjà pasnormalement, de surcroit marqué par le danger d’une généralisation de la récession et la menace d’un élargissement hors du Japon de la déflation, les repères habituels ne sont pas toujours fonctionnels. Les instruments classiques de la politique monétaire ne fonctionnant plus, il n’y a pour les banquiers centraux d’autre issue que de sacrifier leur vertu. Et la BCE ? Isolée, pourra-t-elle longtemps éviter de se renier ?
Rien toutefois n’indique que le tournant stratégique qui s’amorce aboutira à la relance de l’économie. Car si l’écueil de la déflation pourra être évité – ce qui n’est pas assuré – restera encore celui de la stagflation…

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