Neste artigo Sapir não avança com a possibilidade do Syriza ceder e contentar -se com a suavização do pagamento da dívida e das medidas ditas de rigor...
L'Allemagne entre deux maux
On commence seulement aujourd’hui à bien mesurer ce que la victoire de SYRIZA peut signifier pour le zone Euro. En réalité, cette victoire met l’Allemagne au pied du mur et fait éclater son double langage quant à la zone Euro. Privée de marges de manœuvres néanmoins, l’Allemagne peut réagir violemment et provoquer, indirectement, la dissolution de la zone, même si elle en est la principale bénéficiaire aujourd’hui. Pour comprendre cela, il faut rappeler ici quelques points.
La victoire de Syriza
La victoire, véritablement historique, de SYRIZA en Grèce a propulsé son chef, le charismatique Alexis Tsipras sous le feu des projecteurs. Il convient de rappeler que ce parti est en réalité une alliance regroupant des anciens gauchistes, des anciens communistes, des écologistes, et des anciens socialistes. Ce qui a fait le ciment de cette improbable alliance, et qui explique son succès, avec plus de 36% des suffrages exprimés, est en réalité bien plus profond, mais aussi plus complexe, que la “question sociale”. Non que cette dernière ne soit importante, voire tragique. On comprend le refus d’une austérité meurtrière qui ravage la population grecque depuis 2010. Mais il y a aussi la question de la souveraineté nationale. Le refus de la soumission aux injonctions de Bruxelles et de la commission européenne, qui s’est exprimé dès le lendemain de l’élection, est une dimension très importante de la victoire de SYRIZA. La question sociale, sur laquelle se focalisent les commentateurs français, pour importante qu’elle soit, n’explique pas tout. En réalité, SYRIZA s’est engagé dans un combat pour le souveraineté du peuple grec contre les bureaucrates de Bruxelles et de Francfort, siège de la Banque Centrale Européenne. La victoire de SYRIZA annonce peut-être celle de PODEMOS en Espagne au début de cet automne. Et, tout comme dans SYRIZA, la composante souverainiste est loin d’être négligeable dans PODEMOS, ou encore dans le parti irlandais qui briguera lui-aussi la victoire au début de 2016, le SIN FEINN.
Au-delà du symbole, il y a des actes. Et les premiers actes de Tsipras ont été des signaux très forts envoyés aux autorités de Bruxelles. Tout d’abord, il a constitué son gouvernement en passant une alliance avec le parti des « Grecs Indépendants » ou AN.EL. Beaucoup considèrent que c’est une alliance hors nature de l’extrême-gauche avec la droite. Mais ce jugement reflète justement leur incompréhension du combat de SYRIZA et sa réduction à la seule question sociale. Ce qui justifie l’alliance entre SYRIZA et les « Grecs Indépendants », c’est justement le combat pour la souveraineté de la Grèce. Tsipras, dès son premier discours, a parlé de l’indépendance retrouvée de son pays face à une Union Européenne décrite ouvertement comme un oppresseur. Le deuxième acte fort du nouveau gouvernement, qui n’a eu aucun écho dans la presse française mais qui est fondamental, a été de se désolidariser justement de la déclaration de l’UE sur l’Ukraine. Une nouvelle fois, comme on pouvait s’y attendre, l’UE condamnait la Russie. Tsipras a dit, haut et fort, que la Grèce n’approuvait pas cette déclaration, ni sur le fond ni dans sa forme.