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30 de novembro de 2023

O colonialismo de Israel

 


Para evitar qualquer crítica ao colonialismo israelita e aos crimes que necessariamente o acompanham, alguns querem que acreditemos que o anti-sionismo é o disfarce do anti-semitismo. “Falso”, retruca Rudi Barnet, explicando-nos que “o sionismo e o anti-semitismo são dois tentáculos da mesma hidra”. Neste artigo, ele dá voz aos fundadores e atuais líderes da ideologia sionista para demonstrar como este “pecado original” levou à terrível colonização.  (I A)

O anti-sionismo é o disfarce do anti-semitismo!

Quantas vezes lemos ou ouvimos esta condenação perversa e absurda?

Mas como podemos rejeitar esta infame amálgama que relega para o lixo “racista” aqueles que se opõem à ideologia que levou à criação do Estado de Israel?

Este estado-nação que concede direitos exclusivos à sua chamada população “judia”, relegando assim o resto dos cidadãos a uma “classe inferior” pelas leis do apartheid.

Sionismo e anti-semitismo são dois tentáculos da mesma hidra!

Um deles é um pensamento desprezível, um racismo que levou a inúmeras atrocidades (pogroms na Rússia, KKK nos EUA, genocídio no Ruanda, perseguição aos Rohingya na Birmânia… etc.), enquanto o outro é um pensamento cuidadosamente concebido para tomar posse de um país e erradicar os seus habitantes!

Por enquanto - apenas por enquanto, espero - deixo a luta essencial contra o anti-semitismo para outros e contentar-me-ei aqui em recordar o que é a ideologia sionista, simplesmente dando a palavra aos seus fundadores e actuais gestores.

Nenhum panfleto, nenhuma sátira... apenas a demonstração nas palavras dos próprios ideólogos.

Para aqueles que o esqueceram ou pensam que é marginal, deve ser dito e repetido que a raiz do mal, o “pecado original” que levou a esta terrível colonização se chama Sionismo.


No seu discurso, Gideon Levy destacou os três princípios fundamentais que norteiam a sociedade do seu país.

O primeiro é o conceito profundamente enraizado de ser o “ povo eleito ”… que lhes dá o direito de fazer o que quiserem “ As leis universais dizem respeito ao resto da humanidade… Mas não a nós!”

Le second principe est celui de se présenter comme “victime“, non pas comme une victime parmi d’autres (Arméniens, Rwandais…), mais comme LA victime, ce qui, bien qu’étant une puissance militaire occupante, lui permet de se dire agressé par le peuple qu’il opprime… Cas unique dans l’histoire humaine.

Le troisième principe est la “déshumanisation“ des Palestiniens définis comme des êtres ne méritant pas le nom d’humains… Et n’ayant donc pas accès aux “Droits de l’homme“.

Comme on pourra le constater plus loin, ces trois principes sont au cœur du sionisme.


Le Dogme

La définition généralement admise est Doctrine et mouvement politique dont le but est la construction, la consolidation et la défense d’un État juif en Palestine.

Autrement dit, il s’agit d’une idéologie visant à coloniser un territoire occupé par une population arabo-sémite pour y installer un État juif… Les Juifs étant considérés comme une ethnie.

… Un psychiatre pourrait-il expliquer ce qui caractérise un “sioniste de gauche“ ?

Mobilisation !

Pour concrétiser un tel projet, la conquête du territoire était évidemment fondamentale.

Il fallait que la population indigène soit asservie ou chassée du pays pour que le slogan “Une terre sans peuple pour un peuple sans terre“ devienne “vendable“.

Dès la fondation de l’organisation sioniste mondiale en 1897, Théodore Herzl, son créateur, écrivait dans son journal “Il faut chasser la population pauvre (les Arabes) au-delà de la frontière en lui refusant du travail.

Le processus d’expropriation et de déplacement des pauvres doit être mené discrètement et avec circonspection !“

… Ses disciples n’ont pas trahi son exhortation colonialiste et, depuis cent ans, poursuivent son projet… Sans circonspection ni discrétion !

En février 1909, Ben Gourion, futur fondateur de l’État d’Israël — à l’époque il était encore de nationalité polonaise et s’appelait Grün — écrivait :Le seul, le vrai sionisme, c’est la colonisation de la Palestine. Tout le reste n’est que tromperie, bavardage et perte de temps!”

Il faut reconnaître que ce Ben Gourion a toujours été cohérent dans sa démarche… Une quarantaine d’années plus tard, le 6 février 1948, soit trois mois avant d’être élu Premier ministre, il déclarait (Journal de guerre, Vol. 1) :

“Après la formation d’une grande armée à la suite de l’établissement de l’État, nous abolirons la partition et nous nous étendrons sur l’ensemble de la Palestine. L’acceptation de la partition ne nous engage pas à renoncer à la Cisjordanie. On ne demande pas à quelqu’un de renoncer à sa vision… La guerre nous donnera la terre.“

… Et le 18 juillet 1848, au lendemain de son élection, alors que les opérations de nettoyage ethnique étaient déjà bien entamées et que les routes étaient encombrées de milliers de réfugiés, il déclarait : “Nous devons tout faire pour nous assurer que les Palestiniens ne reviendront jamais. Les vieux mourront et les jeunes oublieront.

Il dira dans la foulée : “La carte actuelle de la Palestine a été dessinée sous le mandat britannique. Le peuple juif possède une autre carte que les jeunes et les adultes doivent s’efforcer de mener à bien, celle du Nil à l’Euphrate !“.

Il semble bien timoré le slogan des militants palestiniens d’aujourd’hui qui scandalise tant d’Européens bien-pensants… il ne revendique que “Une Palestine de la mer au Jourdain“.

Dès le départ des troupes anglaises en mai 1948, les années d’exactions débutèrent.

Elles sont décrites par l’historien Ilan Pappé dans “Le Nettoyage ethnique de la Palestine“ : plus de 550 villages complètement rasés, de nombreuses villes vidées de leur population avec pour conséquence qu’environ 800.000 Palestiniens peupleront des camps de réfugiés de Beyrouth à Gaza en passant par Amman.

… Sans oublier les massacres des paysans de Kafr Kassem, des villageois de Deir Yassin, des écoliers de Rafah, des réfugiés de Chabra et Chatila…Tant d’autres.

Ainsi, en quelques mois, forts de leur supériorité militaire et de l’impéritie de l’ONU, les anciens “terroristes“ (massacres de Haïfa et de Jaffa, assassinat de Bernadotte, le délégué des Nations Unies… la liste est sans fin !), devenus de respectables dirigeants par la volonté des régimes occidentaux, ont organisé le “transfert“, par la violence et l’intimidation, d’une population arabe sans défense.

Ce nettoyage ethnique avait un unique but, faire place au peuple élu, comme le confirmera Golda Meir (née Mabovich à Kiev), Première ministre durant les premières années de l’État (1949 à 1956) : Ce pays existe comme l’accomplissement d’une promesse faite par Dieu lui-même. Il serait ridicule de lui demander de rendre compte de sa légitimité. (Le Monde, 15 octobre 1971)

Cette même ministre restera dans les annales pour ses nombreuses citations suprémacistes et racistes, dont cette perle : “Comment pouvons-nous rendre les territoires occupés ? Il n’y a personne à qui les rendre“.

Toujours en première ligne pour défendre son idéologie, elle déclarera plus tard au Sunday Times (15 juin 1969)

“Il n’y a pas de peuple palestinien. Ce n’est pas comme si nous étions venus, les avions expulsés et pris leur pays. … Ils n’existent pas“.

C’est nous les nouveaux Croisés !

Ce serait témoigner d’une grande naïveté de croire que, depuis les années cinquante, les dirigeants israéliens se sont assagis, ne pensent plus et ne parlent plus comme les “terroristes“ d’avant la fondation d’Israël.

En avril 1988, dans les colonnes du “New York Times“, Yitzhak Shamir, Premier ministre n’hésite pas  à affirmer

“ Nous devons tuer tous les Palestiniens à moins qu’ils ne soient résignés à vivre ici comme esclaves… ils seront écrasés comme des sauterelles»“

De son côté, le “bon“ Isaac Rabin, celui qui est présenté comme un homme de paix, proclamait “Nous réduirons la population arabe à une communauté de coupeurs de bois et de serveurs“.

En 1989, Netanyahu, déjà, s’exprimait devant des étudiants à l’Université de Bar Ilan : “Israël aurait dû exploiter la répression des manifestations en Chine lorsque l’attention du monde s’est focalisée sur ce pays, pour mettre à exécution des expulsions massives parmi les Arabes des territoires“.

Nous sommes les victimes, les éternelles victimes !

Tout au long de l’historiographie israélienne, les Palestiniens sont présentés comme les agresseurs… jusqu’à devoir porter la responsabilité des crimes israéliens.

“Nous ne pardonnerons jamais aux Arabes de nous avoir contraints à tuer leurs enfants“

(Golda Meir, Premier ministre d’Israël dans une Conférence de presse, Londres 1969)

Un exemple flagrant de cette victimisation est la présentation qu’a faite Netanyahu, évidemment relayée par les complaisants médias occidentaux, de l’attaque des Palestiniens de Gaza le 7 octobre 2023 avec le désormais célèbre “Israël a le droit de se défendre !“ claironné, le doigt sur la couture du pantalon, par tous les responsables politiques occidentaux.

Gidéon Levy a bien relevé l’hypocrisie de cette affirmation faite par un régime dont l’armée occupe un pays et contraint plus de 2,3 millions d’habitants à vivre dans une “prison à ciel ouvert“.

Au-delà d’une totale immoralité, on touche à l’absurde.

Les colons venus d’Europe avaient donc le droit de se défendre contre les Amérindiens qu’il voulaient exterminer ?

Les colons belges avaient aussi le droit de se défendre contre les “nègres“ qu’ils opprimaient ?

Les troupes nazies avaient certainement le droit de se défendre contre les “terroristes“ des pays qu’ils occupaient ?

Pogrom !

“Pogrom“ ! un mot martelé à l’envi dans le moindre de nos torchons locaux.

“Pogrom !“ partout… sans que les bons “communicants“ ne se posent la question de la pertinence du terme ?

Le mot vient du russe et signifie destruction, pillage, massacre de civils juifs désarmés.
Or, ce n’est pas ce qui s’est passé ce 7 octobre 2023.

Chaque jour nous en apprenons un peu plus, mais pour être informé, il faut malheureusement aller fouiller dans les médias sionistes et les communiqués de l’armée israélienne, car nos “Soir“, “Figaro“ ou autre “Monde“ se gardent bien de faire la “Une“ avec ce genre de révélations.

On sait maintenant que c’est une véritable bataille rangée qui s’est déroulée le 7 octobre quand la brigade Al-Quassam, en coordination avec les milices du Jihad islamiques, les brigades Salaheddine (ex-Fatah) et d’autres groupes armés ont brisé la “barrière de sécurité“ pour attaquer les casernes israéliennes … et que cet affrontement acharné avait causé la mort de 314 militaires israéliens.

On sait aussi que les hélicoptères “Apaches“ ont canardé les festivaliers de la “Rave Party“… Les pilotes disent qu’ils ont confondu avec les miliciens palestiniens.

La police israélienne estime à 364 le nombre de victimes.

… Mais pour ne pas déroger de sa ligne de conduite victimaire voici ce que dit le rapport du commandement  israélien (paru dans “Haaretz“) : De cette façon, ils ont essayé de tromper l’armée de l’air en lui faisant croire que ceux qui se trouvaient en dessous étaient des Israéliens. Cette tromperie a fonctionné pendant un certain temps, jusqu’à ce que les hélicoptères Apache soient obligés de se libérer de toutes les contraintes. Les pilotes avaient du mal à distinguer qui était un terroriste et qui était un Israélien“

On sait aussi que les obus des chars “Merkava“ ont démoli un certain nombre de maisons des kibboutz — les Palestiniens ne possèdent pas de chars ni d’obus — comme à Be’ir où on a retrouvé le corps de Vivian Siver, la pacifiste israélo-canadienne, au milieu des ruines, entourée de ceux de miliciens palestiniens.

Depuis quelques jours, le mot “guerre“ a remplacé le mot “pogrom“ dans nos chers médias?  Sans explication !

Ces mêmes médias “propres sur eux“ n’informent pas trop sur la soixantaine de journalistes assassinés depuis les vagues de bombardements sur les Gazaouis.

… Le corporatisme a ses limites n’est-ce pas !

Sus aux animaux !

Bien naïf qui croirait que l’insulte de Yoav Gallant, actuel ministre de la Défense de Netanyahu, qualifiant les Palestiniens de Gaza d’animaux est nouvelle, inédite… Ce n’est qu’une resucée !

Voici ce que déclarait en 1982 Menahem Begin, le Premier ministre d’alors (New Statesman) : Notre race est la race principale ! Nous sommes les dieux divins sur cette planète ! Nous sommes aussi différents des races inférieures qu’ils ne le sont des insectes. En fait, comparées à notre race, les autres races sont des bêtes et des animaux, bétail au mieux. D’autres races sont considérées en tant qu’excrément humain.

Notre destin est de dominer les races inférieures. Notre royaume terrestre sera dirigé par notre chef avec une main de fer. Les masses lécheront nos pieds et nous serviront comme esclaves.  

Et celui qui avait reçu le “Prix Nobel de la Paix“ en 1978 ne manquait pas d’ajouter :“Les Palestiniens sont comme des bêtes marchant sur deux pattes“

De son côté, Raphael Eitan, chef d’Etat-major des forces de la défense israélienne, déclarait le 13 avril 1983 au New York Times : “Nous déclarons ouvertement que les Arabes n’ont aucun droit de s’établir sur ne serait-ce un seul centimètre du Grand Israël …La force est l’unique chose qu’ils comprennent. Nous devons utiliser la force absolue jusqu’à ce que les palestiniens viennent ramper devant nous“.

En août 2000, toujours bien en phase avec les principes sionistes, Ehud Barak, alors premier ministre, affirmait  que “Les Palestiniens sont comme les crocodiles, plus vous leur donnez de viande, plus ils en veulent“.

À la même époque, Avigdor Lieberman, ministre puis adversaire de Netanyahu, n’hésite pas, non plus, à déclarer : Ceux qui sont contre nous méritent de se faire décapiter à la hache“… “Le Israéliens arabes n’ont pas leur place ici. Ils peuvent prendre leurs baluchons et disparaître“ et au sujet des prisonniers palestiniens…“Je propose de les transporter en autocars jusqu’à la mer Morte pour les noyer“.

Plus près de nous, Ayelet Shaked, Ministre de la Justice sous le gouvernement Netanyahu (2015 à 2019) déclarait dans son programme, à propos des femmes palestiniennes :               

Elles doivent mourir, et leurs maisons doivent être détruites de telle sorte qu’elles ne puissent plus abriter de terroristes. Elles sont toutes des ennemies, et leur sang devrait être sur nos mains. C’est aussi valable pour les mères des terroristes morts“

“Il ne faut pas se contenter de tuer les terroristes palestiniens, mais la totalité du peuple palestinien qui est notre ennemi…  Il faut détruire ce peuple, y compris ses vieillards et ses femmes, ses villes et ses villages, ses propriétés et ses infrastructures.

Elles devraient suivre leurs fils, rien ne serait plus juste.

Elles devraient partir, tout comme les maisons dans lesquelles elles ont élevé les serpents.

Sinon, d’autres petits serpents y seront élevés“

… Et dans un interview à la BBC (25 janvier 2021) au milieu de la cris Covid, elle affirmait : On a  autant d’obligation de vacciner les Palestiniens qu’ils en ont de s’occuper des dauphins“.

Aujourd’hui, au moment où j’écris ces lignes, le bilan des massacres du régime sioniste  dans la bande de Gaza avoisine les 15 .000 morts et le général Giora Eiland  déclare : “La communauté internationale met en garde contre une catastrophe humanitaire à Gaza et contre de graves épidémies. Nous ne devons pas nous en détourner. De graves épidémies dans le sud de la bande de Gaza accéléreront la victoire.“

É de facto um plano genocida que os palestinianos enfrentam, procurando fugir desta prisão sem saída, obrigados a implementar o que Raphael Eitan, Chefe do Estado-Maior, lhes prometeu (já em Abril de 1983!) quando declarou ao “New York Times ”: Tudo o que os árabes podem fazer é fugir como baratas drogadas em uma garrafa.”

É com este plano de expulsar a população indígena para estabelecer um Estado-nação para os colonos da Europa que o povo da Palestina se vê confrontado.

Todo o resto é conversa fiada ou justificativa hipócrita.

Quando lemos a imprensa ocidental ou vemos as nossas televisões que se dizem neutras, mas que estão objectivamente “sob ordens”, quando ouvimos os nossos “representantes políticos” pronunciarem, com lágrimas nos olhos, os seus doces discursos apelando a um “diálogo de paz “… pensem na horrível ideologia que, há um século, esteve na origem da criação de Israel e que, desde então, tem guiado todos os actos do regime que aí assola.

... Sem esquecer de zombar e odiar o anti-semitismo e de apoiar, se necessário - este será, em qualquer caso, o meu comportamento apesar da minha idade avançada - a comunidade judaica do nosso país contra estes racistas imbecis que fundem Judaísmo e Sionismo.

Esperar, sem realmente acreditar, que a justiça seja finalmente feita aos palestinos e que eles sejam capazes de perdoar os seus algozes... e que uma nova geração de cidadãos israelitas queira tentar reparar o crime e viver em paz em este país.

Rudi Barnet
(24 de novembro de 2023)

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