Como o livro está a fazer mossas um grupo de académicos franceses alinhados com a Comissão europeia publicou uma carta aberta de contestação no le Monde hoje jornal Macroniano procurando desvalorizar ar revelações com o truque de que eram conhecidas . Vale a pena ler a resposta do autor e o livro J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu (Fayard, 416 p., 23 euros), dans lequel il revient sur les origines de la construction européenne.
La réponse de Philippe de Villiers aux historiens
« Un collectif d’universitaires a publié dans Le Monde daté du 28 mars une tribune en riposte à mon dernier livre, J’ai tiré sur le fil du mensonge et tout est venu. Il le qualifie de « complotiste », tout en expliquant que les pièces inédites que je publie seraient bien connues, et m’attaque pour des propos que je n’ai pas tenus. Ce faisant, il reprend la ligne de la note officielle que vient de diffuser la Commission européenne contre mon livre. Où est donc passé le professeur libre d’esprit et de plume ? Où se cache-t-il, parmi les titulaires des 500 chaires Jean Monnet, 1 500 séminaires et autres modules subventionnés, celui dont les travaux ne reflètent pas la position de Bruxelles ? Sans soutien institutionnel, une idéologie ne tient pas. J’affirme, moi, que les crises multiples, la montée d’un climat insurrectionnel et la désunion européenne d’aujourd’hui sont le résultat d’un déni historique.
On m’invente d’abord des propos. Je n’ai ainsi jamais écrit que la construction européenne serait d’inspiration nazie. Je dis que le choix de faire l’Europe par l’intégration plutôt que par la coopération était celui exigé par le département d’Etat américain. Il fut porté avec conviction par trois personnalités – Monnet, Schuman et Hallstein – qui avaient pour points communs de haïr De Gaulle, de vouloir une Europe postnationale et atlantiste et de s’être diversement compromis avant 1945.
De même, je n’ai jamais dit que Hallstein avait eu sa carte au parti nazi. J’affirme en revanche qu’il a bien volontairement et précocement adhéré à la Ligue nazie des enseignants et à la Fédération des juristes nazis. Il a collaboré avec le ministre Hans Frank à la nazification juridique, au rapprochement avec le droit fasciste et aux bases d’un Reich européen. Enfin, et contrairement à la plupart de ses collègues, il fut choisi comme officier instructeur en national-socialisme, sorte de commissaire politique dans la Wehrmacht. Où sont-ils, les indignés ? Pourquoi a-t-il été sélectionné pour être « rééduqué » à Fort Gettyen 1945, être nommé recteur à Francfort en 1946, négocier les traités puis présider la Commission ?
Les cosignataires expliquent ensuite que mon livre n’apporte, à leurs yeux, rien de nouveau. Pour ma part, j’ignorais que certains articles des traités de Paris et de Rome avaient été rédigés à l’ambassade des Etats-Unis à Paris. J’ignorais que le choix des présidents de la Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA), d’Euratom et de la Communauté économique européenne (CEE) était validé à Washington. J’ignorais que c’est une agence américaine qui servit de modèle à la Haute Autorité devenue la Commission, ou que la méthode Monnet des « petits pas » avait été inventée par l’école fonctionnaliste américaine.
J’ignorais qu’un autre récit des origines de l’intégration européenne se nichait dans une vingtaine de boîtes d’archives conservées en Californie, dans le Missouri et en Suisse. J’ignorais que la Fondation Ford faisait autre chose que de la philanthropie et qu’il existât un American Committee for United Europe ouvertement dirigé par les patrons de la CIA, finançant diverses opérations en Europe jusqu’en 1960. J’ignorais que les Mémoires de Monnet n’étaient pas de Monnet et résultaient d’une commande d’outre-Atlantique.
J’ignorais que M. Schuman, contrairement à de très nombreux Lorrains, dont ceux de ma propre famille, s’était toujours trompé de camp, en 1914 comme en 1940. J’ignorais que Jean Monnet avait été d’abord un banquier d’affaires, sauvé de plusieurs faillites par ses amis de Wall Street, ou qu’il s’était marié à Moscou au moment des purges staliniennes. J’ignorais qu’il avait tenté d’empêcher l’appel du 18 juin à la BBC et recommandé, dans une note au conseiller de Roosevelt, en 1943, de « détruire De Gaulle ». J’ignorais que deux de ses collaborateurs avaient trouvé la panoplie sémantique de la supranationalité à Uriage, sous Vichy. J’ignorais décidément tout ce qu’une historiographie officielle avait oublié de nous dire.
Enfin, on me dit que le contexte de la guerre froide justifierait tout. Non, la lutte anticommuniste n’impliquait nullement de se soumettre à une puissance étrangère, quelle qu’elle fût. De Gaulle était anticommuniste et œuvra toute sa vie pour une Europe européenne, et non pas américaine, selon la devise « amis, alliés et non alignés ». Pourquoi Monnet et Schuman recevaient-ils, eux, des versements américains tenus secrets si la cause était noble ? Pourquoi y a-t-il eu des contreparties, des rapports d’activité ?
Il s’agissait d’effacer toute trace de souveraineté en Europe, pour en faire un pur marché ouvert à la surproduction américaine, non plus gouverné mais administré par une Commission supranationale. Les tentatives de création d’une Europe européenne furent torpillées, du plan Fouchet, en 1962, à la Confédération européenne de Mitterrand, en 1991. Objectif atteint : l’Europe est un nain politique, économique et stratégique, une simple escale vers Globalia.
Personne jusqu’ici ne m’a contredit sur le fond. Ce n’est pas le rêve européen qui aurait mal tourné, mais un vice constitutif qui déploie ses effets. Oui, entre la nation et l’empire, le choix de la nation eût été plus sage. Entre l’équilibre et l’hégémonie, il faut préférer l’équilibre. Ce n’était pas le cas de ces pères fondateurs qui façonnèrent l’Europe selon leur conception saint-simonienne, mercantiliste et globaliste. Le mythe d’une « Europe européenne » soi-disant bâtie contre le retour du Mal, que l’on a vendu à chaque génération depuis soixante ans pour saborder les frontières et les souverainetés, relève, lui, du conspirationnisme.
Je comprends que beaucoup voient l’idéal et la certitude de toute une vie universitaire ou militante s’effriter devant les faits et documents que je publie. Ce livre ferme un cycle d’enseignement idéologique. Il est la réponse aux gardiens d’un temple qui se fissure de toutes parts. A ce Moloch sans corps, sans âme, sans racines et sans postérité, j’oppose l’urgence de l’Europe véritable, celle des nations et de la civilisation européennes. L’Europe véritable exige la vérité. »
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