La décision de S&P, historique, de dégrader d'un cran la note de la dette de long terme des États-Unis, et d'y assortir une perspective «négative» est accueillie comme un véritable coup de massue par les marchés, déjà très affaiblis ces quinze dernier jours. Première place financière à avoir ouvert après l'annonce de vendredi soir, la Bourse saoudienne, la plus importante du monde arabe, a perdu 5,46% samedi soir en clôture: l'indice vedetteTadawul All-shares (TASI) a terminé à 6.073,44 points et la baisse a concerné toutes les valeurs de l'indice, notamment les bancaires, mais encore plus les pétrolières (le pétrole est tombé à 87 dollars à New York vendredi soir à la clôture).
Un décrochage qui témoigne de l'inquiétude quant aux répercussions d'une telle dégradation, et qui alimente les craintes d'un renforcement de la crise des dettes souveraines européennes. «La décision de S&P et les problèmes de dette en Europe (...) effrayent les investisseurs», confirme un analyste financier Abdulwahab Abou Dahesh. Toutefois ce dimanche, l'indice s'est calmé, s'affichant vers l'équilibre (+0,08% à la clôture).
Tokyo en ligne de mire
Mais, toujours ce dimanche, c'était au tour d'Israël de céder à la panique : la Bourse de Tel-Aviv n'a tout simplement pas ouvert ses portes, alors que les futures sur le principal indice prédisaient une chute libre de plus de 6% au gong d'ouverture à 1084,97 points. Les cotations sont restées suspendues pendant 45 minutes, le temps que «les acteurs du marché aient le temps de réagir logiquement et pas sous la pression», a expliqué une porte-parole de la place boursière, Idit Yaaron. Les échanges ont repris en fin de matinée et peu après 11h30, l'indice Tel Aviv 25 affichait une baisse de 6,2%. À la clôture, il est de 6,99%, à 1074,27 points. Dans le même temps, le pays est secoué par de grandes manifestations pour récalmer la justice sociale.
En fin de journée, l'indice de la Bourse de Dubaï a terminé en baisse de 3,69% après avoir ouvert sur un recul de 4,5% pour son premier jour de cotation de la semaine. L'action du géant immobilier Emaar Properties, valeur vedette de ce marché a perdu 5,26%. Dans l'émirat voisin d'Abou Dhabi, la Bourse a clôturé en baisse de 2,53% à 2.603,22 points, avec le secteur bancaire perdant 3,30% et celui de l'immobilier cédant 5,61%. La Bourse du Koweït a clôturé sur une baisse de 1,61% à 5.927,8 points, et celle du Qatar a perdu 2,51% à 8.277,61 points. Le marché de Bahreïn reculait de 0,33% à la clôture et celui d'Oman de 2,08%.
Reste à surveiller les Bourses asiatiques, qui ouvriront cette nuit (Tokyo démarre à 2 heures du matin, heure de Paris). En attendant, les dirigeants du monde entier se concertent pour tenter d'éviter que les marchés se chutent de nouveau ce lundi. Rappelons qu'en Europe, la Bourse de Francfort a perdu 13% sur la semaine écoulée, l'indice Footsie-100 des principales valeurs londonniennes a perdu près de 10% et le CAC 40 parisien près de 11%. Aux États-Unis, Wall Street, à -5,75%, a vécu sa pire semaine depuis l'automne de 2008.
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