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17 de junho de 2011

Uma nova Farsa

Uma opinião sobre a crise

L’actualité de la crise : UNE NOUVELLE FARCE NOUS EST COMPTÉE, par F. l.
17 JUIN 2011


Au déni s’ajoute le désarroi.

Les différentes manières dont il est rendu compte de la crise européenne actuelle renvoient en droite ligne à l’incapacité dont font preuve les autorités européennes à la résoudre. L’alarmisme est de rigueur, mais les analyses sont quant à elles désarmantes.

Il y a ceux qui mettent exclusivement l’accent sur les responsabilités des Grecs, sans distinction, et énumèrent tous les manquements dont ils ont fait preuve et les réformes structurelles profondes qu’ils doivent réaliser séance tenante. Ou bien ceux qui privilégient comme grille d’analyse les égoïsmes et les affrontements nationaux - les Allemands ceci, les Grecs cela – et pronostiquent le retour des protectionnismes et du nationalisme. Ou bien encore ceux qui voient dans la construction imparfaite et incomplète de l’Europe les causes du désastre actuel, auxquelles il faut désormais remédier.

Le point commun de toutes ces analyses est comme on le voit de tout simplement occulter la crise financière, pourtant omniprésente et visible comme le nez l’est au milieu du visage.

L’éditorial du Financial Times illustre à merveille le premier cas, évoquant une crise qui représente « une opportunité qui n’arrive qu’une seule fois en une génération pour les politiciens grecs, les chefs d’entreprise, les syndicalistes et en général la population de s’unir afin de nettoyer les putrides écuries d’Augias de l’État grec contemporain.»

Dans un genre plus cru mais tout aussi imagé, l’éditorialiste du quotidien allemand à grand tirage Bild – qui mène campagne contre la paresse des Grecs et l’implication allemande dans le financement de leur sauvetage – avertit les Grecs qui manifestent leur colère envers leur premier ministre, l’Europe et l’Allemagne qu’ils ne doivent pas « mordre la main qui les nourrit ».

Jean-Pierre Jouyet, président de l’Autorité française des marchés financiers, prédit de son côté « soit le début de la fin, soit le début d’une nouvelle intégration européenne », expliquant que « le problème grec révèle qu’il y a un hiatus très fort entre une monnaie unique (…) et une organisation économique et financière de l’Europe qui n’est pas assez forte ».

De manière significative, il n’aborde le sursaut européen qu’il appelle de ses vœux que sous l’angle purement institutionnel, occultant toute réflexion sur la stratégie qui devrait être suivie en matière économique, financière… et sociale. Tout comme Jean-Claude Trichet qui se cramponne à sa seule grille fiscale comme remède universel (n’ayant plus de remède monétaire à sa disposition).

Le deuxième point commun décelable dans toutes les réactions et commentaires, c’est de prédire des catastrophes terribles si la crise grecque n’est pas résolue, allant du cataclysme submergeant les banques et l’économie grecque, à la contagion atteignant d’autres pays, jusqu’à l’éclatement de la zone euro pour les plus pessimistes (ou les plus lucides). Mais si les effets sont bien envisagés, les mécanismes qui en seraient à l’origine ne le sont pas… Et pour cause, car il faudrait intégrer dans l’analyse ce qui précisément y fait défaut : la crise financière elle-même, qui n’a pas de solution dans le cadre de la stratégie choisie de protection à tout prix du système bancaire.

Rien ne permet non plus de comprendre, à lire les médias, les raisons pour lesquelles les Européens ne parviennent pas à se mettre d’accord entre eux et avec la BCE. En France, la discrétion est de rigueur sur l’alignement gouvernemental avec la politique soutenue par cette dernière, car il faudrait parler de la situation des banques nationales, encore un tabou.

Tout le monde voit l’Europe au bord du précipice, le marché obligataire et la valeur des CDS grimper en flèche, et ce serait sur des questions somme toute secondaires de modalités et non pas de principes que les discussions achopperaient ! Il nous est même annoncé, dans le grand désarroi ambiant, que non seulement le sommet des chefs d’État et de gouvernement ne sera pas en mesure d’aboutir à une solution – la question étant reportée à la réunion du 11 juillet prochain des ministres des finances – mais qu’il faudra peut-être même attendre septembre pour que le problème soit résolu.

Que l’on ne s’étonne pas, dans ces conditions, que non seulement la crise financière européenne rebondisse et atteigne de nouveaux pays de plein fouet, mais également que ce qu’il est désormais coutume d’appeler la classe politique – peut-être en raison de sa professionnalisation à l’extrême – enregistre partout de nouvelles et profondes désaffections.

A la suite de leur rencontre de ce vendredi matin à Berlin, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sont convenus qu’il fallait « une solution rapide » à la crise, sans définir d’échéance. C’est bien le moins qu’ils pouvaient déclarer, la chancelière ajoutant que la participation des créancier privés au plan de sauvetage devait se faire « sur une base volontaire », ce qui ouvre grand la porte à la poursuite des négociations avec les banques et aux compensations qu’elles vont réclamer… et obtenir.

La participation des créanciers est une nouvelle farce qui nous est comptée.Blog de P.J.

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