Linha de separação


23 de agosto de 2017

A guerra continua



http://www.moonofalabama.org/2017/08/four-more-one-year-wars-in-afghanistan.html
This evening Trump will announce a new "path forward" in the occupation of Afghanistan. According to the usual leaks it will be very same path the U.S. has taken for 16 years.
Several thousands soldiers from the U.S. and various NATO countries will (in vane) train the Afghan army. Special Forces and CIA goons will raid this or that family compound on someone's say-so. Bombs will be dropped on whatever is considered a target Ver ligacão em cima .
Em francês :
L’article a été écrit avant l’annonce. Il y a une mise à jour ci-dessous (NdT)
Ce soir, Trump va annoncer une nouvelle « avancée » de l’occupation de l’Afghanistan. Selon les fuites habituelles, les États-Unis « avanceront » exactement de la même manière que depuis 16 ans.
Plusieurs milliers de soldats des États-Unis et de divers pays de l’OTAN entraîneront l’armée afghane (en vain). Les forces spéciales, et les mercenaires de la CIA lanceront des raids sur une propriété familiale ou une autre sur la foi d’ouï-dire. Des bombes seront larguées sur tout ce qui sera considéré comme une cible.
Trump va annoncer qu’un millier de soldats va être ajouté au contingent actuel. Il y aura environ 15 000 soldats étrangers en Afghanistan. Environ trois paramilitaires seront en outre déployés pour chaque soldat.
Trump sait que cette « avancée » est un non-sens qui ne conduit nulle part, que le mieux serait que toutes les troupes étrangères en Afghanistan partent tout simplement :
Donald J. Trump @realDonaldTrump - 21 nov. 2013
Nous avons perdu énormément de sang et d’argent en Afghanistan. Leur gouvernement n’a aucune gratitude. Partons !
Mais ni l’armée, ni la CIA, ni le gouvernement afghan local ne laisseront les Etats-Unis partir. Au contraire, on attise les peurs : « Que se passera-t-il si l’Afghanistan devient un repaire de terroristes internationaux ? » Mais quasiment aucun acte terroriste international en « Occident » n’a été organisé en Afghanistan. Les coupables de tous les attentats récents étaient des gens du pays.

L’armée veut sauver les apparences. Les généraux ne veulent pas admettre qu’ils ont perdu une guerre de plus. La CIA veut conserver les forces militarisées et les drones dont elle justifie la possession par son engagement en Afghanistan. La production de drogue en Afghanistan, que les États-Unis n’ont jamais vraiment essayé d’arrêter, sert, à ce qu’on dit, à financer les opérations « au noir » de la CIA, tout comme pendant la guerre du Vietnam et divers conflits en Amérique du sud. Les membres du gouvernement afghan vivent tous de l’argent des États-Unis. La guerre en Afghanistan est un racket qui coûte d’innombrables vies afghanes et beaucoup d’argent aux contribuables américains.
Trump, qui est maintenant sous le contrôle des généraux de tendance néo-conservative, avait peu de chances de prendre une décision différente. Il avait demandé à son équipe de trouver d’autres solutions, mais aucune ne lui a été fournie :
Le président a dit à McMaster « de retourner à sa table à dessin », a déclaré un officiel. « Mais il revenait toujours avec la même chose. »
L’ancien conseiller stratégique de Trump, Steve Bannon, avait relayé une idée d’Eric Prince, un fournisseur douteux de mercenaires internationaux : confier l’Afghanistan à une entité privée à but lucratif comparable à la Compagnie britannique des Indes orientales. Cette compagnie, à l’aide de sa propre grande armée, a dépouillé l’Inde de tout ce qu’elle avait de précieux et est devenue presque un État dans l’état. Mais Prince et Bannon ont oublié de raconter la fin qu’elle a eue. Elle a capoté après qu’une grande mutinerie en Inde a vaincu ses forces armées et elle a dû être renflouée par le gouvernement. Une entité comme la Compagnie des Indes orientales en Afghanistan donnerait le même résultat que celui d’aujourd’hui.
Ensuite, il y a le conte de fées selon lequel l’Afghanistan est riche en minéraux. Mille milliard de dollars de fer, de cuivre, de métaux rares et d’autres choses intéressantes pourraient être extraits du sol. Mais en réalité, les coûts de l’extraction des minéraux en Afghanistan sont, pour diverses raisons, prohibitifs.
Le plan de Bannon / Prince était fou, mais il était au moins un peu différent des projets toujours identiques à eux-mêmes de l’armée :
Le secrétaire à la Défense [Mattis] a utilisé cet argument pendant les réunions : « Monsieur le Président, nous n’avons pas fait une guerre de 16 ans, nous avons plutôt fait une guerre d’un an, 16 fois ».
Cette rhétorique a déjà été utilisée il y a cinq ans pour parler de la guerre contre l’Afghanistan. (elle avait au départ été utilisée pour la guerre de 10 ans au Vietnam.) Mattis n’a pas expliqué pourquoi ni comment ce rythme répétitif d’un an pourrait un jour prendre fin.
La « nouvelle » partie du plan est de faire pression sur le Pakistan pour qu’il cesse de financer et d’approvisionner les groupes talibans. Ce n’est pas dans l’intérêt du Pakistan et ils ne le feront pas. L’administration Trump veut bloquer le versement annuel à l’armée pakistanaise. Les Etats-Unis ont déjà essayé et la réponse pakistanaise a été de fermer la route d’approvisionnement des États-Unis en Afghanistan. Une autre voie d’approvisionnement en Russie s’était mise en place, mais elle a maintenant été fermée du fait de l’attitude hostile des Américains envers ce pays. Les États-Unis ne peuvent pas soutenir un déploiement en Afghanistan sans une route mer-terre vers le pays.
L’armée afghane est, comme le gouvernement, totalement corrompue et pleine de gens qui ne veulent pas se battre. Davantage de « formation » n’y fera rien. Le gouvernement par procuration des États-Unis ne contrôle que quelques-unes des plus grandes villes. Il prétend contrôler de nombreuses régions, mais ses forces sont souvent repliées dans des complexes centraux pendant que les talibans dirigent les campagnes. Au total, les talibans et les seigneurs de guerre qui leur sont alliés détiennent plus de la moitié du pays et continuent de gagner le soutien des habitants. La soi-disant branche de l’EI en Afghanistan a été créée à l’origine par la Direction nationale de la sécurité afghane sous contrôle de la CIA avec des talibans pakistanais :
A Nangarhar, il y a un an, l’avant-garde du mouvement était un groupe de militants pakistanais qui y vivaient depuis des années comme « invités » du gouvernement afghan et des populations locales. Tout en évitant d’abord d’attaquer les forces afghanes, ils ont révélé leur nouvelle allégeance en attaquant les Talibans et en prenant leur territoire.
L’EI en Afghanistan, créée pour être une force anti-taliban, n’est qu’une autre forme de la guerre des seigneurs de la guerre afghans.
EN 16 ans, les États-Unis n’ont pas réussi à donner un objectif stratégique réaliste à leur occupation de l’Afghanistan. Ils n’en ont toujours pas. Sans but politique, les militaires sont envoyés dans des opérations tactiques qui ne changent rien sur le long terme. Toute tentative de négocier quelque paix que ce soit en Afghanistan nécessite de parler sérieusement avec les Taliban, le Pakistan, la Chine, la Russie et l’Iran. Personne à Washington n’est prêt à le faire.
La probable décision de Trump signifie que l’histoire de l’occupation américaine de l’Afghanistan se poursuivra au cours des prochaines années exactement de la même manière qu’au cours des 16 dernières années. La décision, une fois prise, est peu susceptible de changer avant la prochaine élection présidentielle. Les 16 guerres d’un an en Afghanistan deviendront 20 guerres d’un an, sans gain perceptible.
Le seul événement concevable qui pourrait changer la situation est un grand nombre de victimes militaires américaines. Cela pourrait conduire à un vague de sentiment anti-guerre qui pourrait obliger le Congrès à voter la fin de la guerre. Mais les talibans y ont-ils intérêt ?
Mise à jour (22 août 2017) :
Trump a annoncé exactement ce que nous avions prédit ci-dessus. L’armée lui a dicté son plan comme auparavant à Obama. Voici le discours de Trump. Il n’est pas différent de celui qu’Obama avait tenu en 2009 : objectifs non définis, nombres de troupes indéfinis, limites de temps indéfinies – bashing du Pakistan (qui rétorquera de même) et pas la moindre idée nouvelle. Tant que les États-Unis ne partiront pas, la guerre se poursuivra sans aucun espoir de fin :
TOLOnews @TOLOnews - 4:43 AM - 22 août 2017
En réponse à l’annonce du président américain # Trump, Talibans affirment qu’ils continueront à se battre "tant que les troupes américaines resteront en #Afghanistan ".
Moon of Alabama

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