http://www.moonofalabama.org/2017/08/syria-summary-towards-the-end-of-the-caliphate.html (em inglês)
Cette carte de mon précédent article sur la Syrie montre la formation de deux chaudrons au nord et au nord-ouest de Palmyre. Les forces de l’EI y ont été encerclées par l’armée syrienne qui progresse vers l’est sur plusieurs fronts. (voir carte 1 à la fin)
Dix jours plus tard, le chaudron le plus à l’est a été éliminé. (voir carte 2 à la fin)
L’armée syrienne progresse vers l’est et continue d’avancer vers Deir Ezzor sur trois axes.
ISIS a tenté des contre-attaques en direction de la route d’approvisionnement vers Alep et le long de l’Euphrate au sud-est de Raqqa. Les deux attaques ont été vaincues en un jour ou deux, et les forces attaquantes de l’EI ont été anéanties. Les capacités de déploiement de l’EI ont clairement diminué.
Il manque maintenant d’hommes et doit renoncer à des positions importantes. Il contre-attaque avec un essaim de petits groupes au lieu d’unités militaires monolithiques sous un commandement unique et fort. En Irak, l’armée et les unités de la milice populaire ont mis seulement 10 jours pour libérer la ville de Tal Afar, détenue par l’EI. Sur les 2 000 combattants de l’EI, seuls 200 y étaient restés. 1800 ont été évacués vers l’est de la Syrie. Dans la région de Qalamun, à la frontière libanaise, l’armée libanaise et le Hezbollah ont attaqué la dernière enclave de l’EI le long de cette frontière. Aujourd’hui, les 200 derniers combattants de l’EI dans la région ont accepté de déposer les armes en échange d’une évacuation vers l’est de la Syrie.
Il y a encore trois poches de l’EI en Syrie. L’une à Raqqa où les unités de l’EI encerclées se battront jusqu’à la mort. Les militaires américains et leurs forces par procuration kurdes ont littéralement détruit la ville pour la sauver. Il est peu probable que les forces de l’EI encore dans la ville déposent les armes ou acceptent un accord d’évacuation. Aux termes d’un accord antérieur avec les forces kurdes, un groupe de combattants de l’EI avait négocié de quitter le barrage de Tabqa en échange du libre passage vers Raqqa. Les militaires américains ont violé l’accord et attaqué les combattants de l’EI qui partaient.
Il y a une deuxième poche dans le semi-désert au nord-ouest de Palmyre. Les combattants de l’EI ont creusé un système de grottes élaboré (vidéo). Les grottes permettent de se protéger contre les attaques aériennes, mais ne sont pas défendables pas contre une offensive au sol. La zone sera probablement nettoyée dans une semaine.
La troisième et dernière poche de l’EI se trouve près de la frontière israélienne sur le plateau du Golan. Pour le moment les combats sont en stand bye dans la zone en attendant que les acteurs trouvent une solution, mais il ne fait aucun doute que les forces Takfiri qui y sont finiront par être éliminées. Israël a essayé de faire pression sur les Etats-Unis et la Russie pour qu’ils protègent la zone contre l’offensive attendue du Hezbollah syrien. Israël leur a également demandé d’éliminer toute influence iranienne en Syrie. Mais Washington et Moscou ont rejeté les demandes israéliennes. Netanyahou a perdu sa guerre contre la Syrie, et Israël devra maintenant vivre avec une force beaucoup plus efficace le long de sa frontière nord.
Ce qui reste de l’EI, probablement environ 10 000 combattants au total, est maintenant confiné à l’est de la Syrie et à l’ouest de l’Irak. Aucun renflouement d’aucune sorte n’est à espérer. Aucun nouveau combattant ne voudra se joindre aux perdants. Ses ressources diminuent de jour en jour. Les États-Unis exfiltrent leurs mercenaires du sein de l’organisation. La vallée de l’Euphrate, à l’ouest et à l’est de Deir Ezzor, sera bientôt le dernier territoire que l’EI peut encore défendre. Dans six mois, il sera vaincu. Son califat aura disparu. Mais l’EI poursuivra probablement le combat sous forme d’une insurrection dans le désert.
L’autre projet djihadiste en Syrie est mené sous les divers noms d’al-Qaïda en Syrie. Il est maintenant principalement confiné à la province d’Idleb. Leur force est estimée à environ 9 000 combattants avec quelque 12 000 auxiliaires composés de « rebelles » locaux. Comme l’EI, Al-Qaeda en Syrie est maintenant isolée et personne n’est prêt à lui venir en aide. Ses soutiens locaux changeront de camp dès que l’armée syrienne arrivera. Les militants purs et durs seront abattus.
Les États-Unis ont dit à leurs forces par procuration « rebelles » de renoncer à leur projet politique. La Jordanie envoie des signaux de paix vers Damas. Le président syrien Assad ne sera pas renversé et le pays restera sous la protection de la Russie et de l’Iran. Les États-Unis soutiennent toujours les combattants kurdes des YPG dans le nord-est de la Syrie. Mais leur relation avec le membre turc de l’OTAN sera toujours plus importante que n’importe quel projet national kurde. Au bout du compte, les Kurdes devront accepter, comme les autres, les conditions que Damas leur imposera.
Moon of Alabama
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