2)Falando no Senado, antes do voto de confiança, Conte prometeu "novos ventos de mudança" e a aprovação de medidas que vão desde um "rendimento de cidadania" aos mais pobres até cortes de impostos (com a chamada "flat tax") e restrições à imigração, ao mesmo tempo que defendeu uma Europa "mais forte e mais justa" para evitar o seu declínio.
"A verdade é que criámos uma mudança radical e estamos orgulhosos disso", afirmou Conte. "As forças políticas que compõem este governo têm sido acusadas de ser populistas e anti-sistema. Se populismo significa que a classe dominante ouve as necessidades do povo, e se anti-sistema significa pretender introduzir um novo sistema, que remova antigos privilégios e o poder incrustado, então essas forças políticas merecem ambos os epítetos".
O líder do novo governo, escolhido pelo 5 Estrelas e a Liga, rejeitou ainda a austeridade imposta nos últimos anos que, a seu ver, apenas contribuiu para aumentar a dívida pública.
"Nós queremos reduzir a dívida pública, mas queremos fazê-lo aumentando a nossa riqueza, não através da austeridade que, nos últimos anos, ajudou precisamente a aumentar a dívida", acrescentou.
Apesar de o discurso do primeiro-ministro não ter trazido qualquer surpresa face às ambições e políticas defendidas pelas duas forças políticas que dão forma ao novo Executivo, analistas consultados pela Bloomberg explicam que o mercado esperava que Conte pudesse ter um discurso mais moderado, e que eventualmente recuasse em algumas das medidas, o que acabou por não acontecer.
3)(...)Premier constat : le vote des Italiens en faveur de partis réputés « antisystème » et accusés par l’oligarchie d’être anti-UE, n’a pu être ignoré. Cette « alliance populiste et d’extrême-droite qui épouvante l’Europe » constituait bien et reste le pire cauchemar que Bruxelles pouvait imaginer.
En témoigne le concert d’imprécations de la part des dirigeants européen. Parmi tant d’autres, l’actuel locataire de Bercy a ainsi martelé avec une déroutante arrogance : « chacun doit comprendre en Italie que l’avenir de l’Italie est en Europe ». Et Bruno Le Maire d’asséner sans réplique : « les engagements qui ont été pris par l’Italie (...) valent, quel que soit le gouvernement ». Bref, l’Italie est libre de ses choix à condition que ceux-ci ne changent pas.
Les commissaires européens se sont également succédé pour jouer leur partition dans ce registre. La palme revient à l’Allemand Günther Oettinger : ce dernier n’a pas hésité à affirmer que les marchés financiers sauraient bien venir à bout des volontés des électeurs italiens.
Il y a cependant un deuxième constat : le compromis accepté par MM. Di Maio et Salvini laisse à penser qu’entre les partis réputés « antisystème » et le « système » lui-même, tous les canaux de communication ne sont pas rompus. Ce n’est pas une réelle surprise. Ni les dirigeants de la Ligue, ni encore moins ceux du M5S ne revendiquent leur hostilité fondamentale à l’intégration européenne. Luigi di Maio a même terminé sa campagne par des déclarations d’amour à l’Europe... Cela rappelle étrangement l’arrivée au pouvoir de Syriza en Grèce, prétendant combattre l’austérité tout en voulant rester dans l’UE et la monnaie unique. On connaît la suite.
Troisième constat : le programme ressemble à un bric-à-brac baroque. La fin de l’austérité, la remise en cause de la réforme des retraites, le durcissement de la politique migratoire, la levée des sanctions contre la Russie (un horrifique chiffon rouge pour les dirigeants européens), voisinent avec la baisse des impôts, le revenu minimum citoyen, l’arrêt du tunnel sous les Alpes ou la fin de la vaccination obligatoire...
Pour autant, la mise en œuvre ne serait-ce que du quart des propositions de la première catégorie serait explosive, tout particulièrement dans la troisième puissance de la zone euro.
Trois points de friction majeurs en particulier sont susceptibles de mener à l’affrontement dès le Conseil européen prévu fin juin : l’intégration plus poussée de la zone euro, évidemment contradictoire avec un assouplissement de l’austérité ; la réforme de la politique migratoire et d’asile, où l’Italie se trouve en première ligne ; et la reconduction des sanctions contre la Russie, reconduction contre laquelle les deux partenaires gouvernementaux sont unis.
Il reste la question majeure : jusqu’à quel point la majorité des Italiens, qui ont exprimé leur colère le 4 mars dernier, seraient-ils décidés à se laisser brutalement décevoir ? Naguère encore, une réponse pessimiste aurait semblé s’imposer.
Mais depuis quelques mois, en Allemagne, en Autriche, en Tchéquie, en Hongrie, les électeurs ont déjà pris un malin plaisir à enchaîner les claques adressées à Bruxelles. Sans parler du vote en faveur du Brexit. Bref, l’idée européenne est en loques. Même si un récent sondage « eurobaromètre » croyait pouvoir récemment discerner des citoyens « de plus en plus favorables » à l’Europe, comme a cru pouvoir le pointer l’Italienne Federica Mogherini, chef de la diplomatie de l’UE. A ce niveau, ce n’est plus de la méthode Coué.
C’est de l’humour.
Pierre LEVY
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