L'accord préliminaire signé la nuit dernière entre la Grèce et ses créanciers (Commission européenne, Union européenne et Fonds monétaire international (FMI)) a un air de déjà-vu. Comme les précédents, il permet de sortir d'une impasse qui aurait conduit à une nouvelle crise de la zone euro, et surtout de gagner du temps pour préparer... de nouvelles discussions.
En effet, en percevant une nouvelle tranche du programme d'aide de 85 milliards d'euros, la République hellénique va pouvoir honorer en juillet le remboursement de 7 milliards d'euros de dettes, en évitant un défaut préjudiciable aux créanciers. C'est en effet le circuit habituel, l'Europe prête de l'argent à Athènes qui le redonne à l'Europe (et au FMI).
De là à voir dans cet accord la possibilité de « tourner la page du chapitre de l'austérité pour le peuple grec » comme y appelle Pierre Moscovici, commissaire européen des Affaires économiques, c'est faire preuve d'un (trop) grand optimisme.
Tout juste si un programme d'accompagnement pour les plus défavorisés a été consenti - à condition de bien appliquer les mesures d'économie -, comportant notamment une enveloppe de 250 millions d'euros pour les enfants les plus pauvres, ou encore une contribution réduite pour l'achat de médicaments pour les plus bas revenus.
Mais l'enjeu de ces négociations est ailleurs. Le pays n'arrive pas en effet à retrouver depuis sept ans qu'il est entré en crise une croissance économique qui puisse lui permettre de s'en sortir. En 2016, selon la Commission européenne, celle-ci s'est affichée à 0,3%. Le pays a le taux de chômage le plus élevé en Europe, à 23,4% l'année dernière. La Commission prévoit qu'il baissera à 22% cette année, et que le pays enregistrera une croissance de 2,7%, des chiffres encourageants, mais qui ne suffiront pas à régler le problème du pays plombé par une dette qui représentait l'année dernière 180% du PIB.
Or, sur ce dernier point, Athènes n'est pas maître du jeu. En effet, depuis plusieurs mois, l'un des créanciers, le FMI, a indiqué qu'il ne participerait pas à une nouvelle aide à la Grèce tant que la question d'un allègement de la dette n'aurait pas été réglée, condition première selon l'institution pour que la Grèce sorte de la crise.
Un cercle vicieux dont le ministre des Finances grec, Euclide Tsakalotos, espère que l'accord permettra de sortir en intégrant officiellement des discussions entre Européens et FMI sur les modalités d'un allègement .
Or celles-ci promettent d'être difficiles, Berlin s'étant toujours opposé à une telle option. Et surtout d'être longues, l'Allemagne étant en campagne électorale en vue des législatives qui se tiendront le 25 septembre prochain.
Finalement, cet accord est conforme à la philosophie des précédents : gagner du temps.
En effet, en percevant une nouvelle tranche du programme d'aide de 85 milliards d'euros, la République hellénique va pouvoir honorer en juillet le remboursement de 7 milliards d'euros de dettes, en évitant un défaut préjudiciable aux créanciers. C'est en effet le circuit habituel, l'Europe prête de l'argent à Athènes qui le redonne à l'Europe (et au FMI).
De là à voir dans cet accord la possibilité de « tourner la page du chapitre de l'austérité pour le peuple grec » comme y appelle Pierre Moscovici, commissaire européen des Affaires économiques, c'est faire preuve d'un (trop) grand optimisme.
Nouvelle réduction du montant des retraites
Car pour obtenir le versement de cette tranche, le gouvernement d'Alexis Tsipras a dû accepter au préalable de voter des mesures d'austérité supplémentaires : nouvelle réduction du montant des retraites en 2019, abaissement du seuil d'imposition qui passe de 8.360 euros à 5.700 euros. Le tout assorti de conditions suspensives de l'aide si ses mesures ne sont pas appliquées. La page de l'austérité est donc loin d'être tournée.Tout juste si un programme d'accompagnement pour les plus défavorisés a été consenti - à condition de bien appliquer les mesures d'économie -, comportant notamment une enveloppe de 250 millions d'euros pour les enfants les plus pauvres, ou encore une contribution réduite pour l'achat de médicaments pour les plus bas revenus.
Mais l'enjeu de ces négociations est ailleurs. Le pays n'arrive pas en effet à retrouver depuis sept ans qu'il est entré en crise une croissance économique qui puisse lui permettre de s'en sortir. En 2016, selon la Commission européenne, celle-ci s'est affichée à 0,3%. Le pays a le taux de chômage le plus élevé en Europe, à 23,4% l'année dernière. La Commission prévoit qu'il baissera à 22% cette année, et que le pays enregistrera une croissance de 2,7%, des chiffres encourageants, mais qui ne suffiront pas à régler le problème du pays plombé par une dette qui représentait l'année dernière 180% du PIB.
Or, sur ce dernier point, Athènes n'est pas maître du jeu. En effet, depuis plusieurs mois, l'un des créanciers, le FMI, a indiqué qu'il ne participerait pas à une nouvelle aide à la Grèce tant que la question d'un allègement de la dette n'aurait pas été réglée, condition première selon l'institution pour que la Grèce sorte de la crise.
Cercle vicieux
L'accord est également suspendu au feu vert des pays de la zone euro. Les ministres de la zone euro doivent se réunir le 22 mai pour l'entériner. Or, plusieurs pays, Allemagne en tête, posent comme condition au versement de leur quote-part la participation du FMI.Un cercle vicieux dont le ministre des Finances grec, Euclide Tsakalotos, espère que l'accord permettra de sortir en intégrant officiellement des discussions entre Européens et FMI sur les modalités d'un allègement .
Or celles-ci promettent d'être difficiles, Berlin s'étant toujours opposé à une telle option. Et surtout d'être longues, l'Allemagne étant en campagne électorale en vue des législatives qui se tiendront le 25 septembre prochain.
Finalement, cet accord est conforme à la philosophie des précédents : gagner du temps.
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