(...)À titre symbolique, le premier ministre Alexis Tsipras, qui reste sous un régime de « surveillance renforcée », négocie péniblement avec les autorités européennes l’annulation d’une nouvelle réduction des retraites et promet des baisses d’impôts, un matelas financier de sécurité lui permettant de ne pas se rendre sur le marché avant deux ans et demi. Mais tout dépendra de la réalisation d’un excédent budgétaire primaire (avant paiement des intérêts de la dette) de 3,5%, dans une période de baisse de la croissance affectant toute l’Europe.
Les banques grecques ne vont pas lui être d’un grand secours. Elles ont perdu 40% de leur valorisation boursière depuis le début de l’année, ensevelies sous une montagne de prêts non performants (NPL) dont elles ne savent pas comment se débarrasser. L’hypothèse de la création d’une bad bank – la formule adoptée par le gouvernement espagnol – n’est plus d’actualité en raison de la nouvelle réglementation de la résolution bancaire.
Le gouvernement italien a d’ailleurs dû adopter une autre formule en apportant sa garantie aux tranches seniors des NPL titrisés, pendant une période qu’il vient de renouveler. Pour leurs acquéreurs, cela réduit leur risque à celui de la dette souveraine et diminue le coût de la titrisation. En Grèce, les banques et le Fonds hellénique de stabilité financière nient pour l’instant l’adoption d’un tel plan. Bien que le Frankfurter Allgemeine Zeitung croit savoir qu’une partie du matelas de sécurité dont dispose le gouvernement pourrait être affecté au financement de ce type d’opération.
En dépit des règles nouvelles du « bail-in » destinées à les protéger, les contribuables sont à nouveau sollicités pour aider les banques. Dans l’espoir qu’une fois leur bilan suffisamment nettoyé de leurs NPL – les régulateurs fixent un objectif de 45 milliards d’euros pour un total de 90 milliards inscrits à leurs bilans – elles pourront soutenir la relance de l’économie grecque, dans le but d’atteindre l’objectif de 3,5% de croissance. F . L. blog Dec.
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