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28 de fevereiro de 2011

L'euro passera-t-il le printemps ?

Do ponto de vista dos investidores M.W.uma opinião: (...)Les Irlandais ont voté pour un gouvernement qui va renégocier la dette et les conditions de l'aide de l'Union européenne. Pas un euro de plus dans les banques sans restructuration de la dette. "Restructuration", c'est le terme élégant pour dire "nous ne vous paierons pas tout ce que nous devons".
5,8% c'est un taux d'intérêt "punitif" a dit Enda Kenny, le nouveau Premier ministre. Ce sont les conditions qu'a accordées la grande et généreuse Europe à l'Irlande. Ne croyez pas qu'Enda Kenny soit une cigale celtique. Il avait soutenu les quatre plans de rigueur imposés en trois ans.
Enda Kenny veut faire payer les détenteurs de dette senior des banques. "Bien fait", pensez-vous, "que les banques payent donc pour leurs méfaits ; ces Irlandais ont bien raison". Pour rappel, les détenteurs de dette senior sont, en principe, des créanciers privilégiés, de premier rang.
Quand trois fois rien finit par devenir gênant
A première vue, les banques françaises ne risquent pas grand-chose en Irlande. L'Agefi dans son quotidien électronique du 28 février donne les montants suivants :
Exposition à la dette souveraine irlandaise
Etablissement Montant en millions d'euros
BNP Paribas 351
BPCE 311
Crédit Agricole 111
Société Générale 200
Total 973
Source Agefi – Au 31/12/2010
Moins d'un milliard d'euros, pas de quoi fouetter un chat. L'unité de la crise financière c'est plutôt le kerviel, soit 5 milliards d'euros. On en a vu d'autres...
Mais la dette souveraine n'est qu'un aspect. Si on additionne l'ensemble des engagements (obligations d'Etat, obligations d'entreprises, participations en capital) on arrive, à 69 milliards d'euros d'exposition des banques françaises à l'Irlande, soit 13,8 kerviels*. Plus embêtant.
La plus engagée par l'Irlande, c'est l'Allemagne. Ses banques cumulent 193 milliards d'euros*. En Allemagne aussi des élections ont eu lieu. Voilà Angela prise en tenaille entre des électeurs qui commencent à lui tourner le dos et des banques qui ont elles-mêmes des engagements susceptibles de les déstabiliser.
L'inflexible Angela a donc entrouvert la porte à un prolongement de l'aide à la Grèce (43 milliards d'euros en jeu pour les banques allemandes). L'aide à la Grèce s'échelonne sur 3 ans alors que l'Irlande a obtenu 7 ans.
La Grèce et l'Irlande seront donc au menu du sommet européen du 24 et 25 mars prochain à Bruxelles.
La farce des stress tests bancaires
Les stress tests, les voilà qui reviennent aussi sur le devant de la scène. Il faut les refaire pour rassurer et effacer la farce de l'été 2010. Juillet : alléluia tout va bien. Septembre : faillite d'Anglo Irish Bank.
Mais comment noter :
- la dette souveraine des pays dits périphériques
- et – nouveau problème – la dette senior puisque finalement elle peut s'effacer si facilement de l'ardoise.
Si les banques européennes doivent recapitaliser, donc émettre de la dette, elles vont se retrouver en concurrence avec leurs Etats qui doivent aussi caser la leur. Si les banques coulent, elles entraînent dans leur sillage les assureurs chargés en actions bancaires. Or ce ne sont pas les banques qui sont les plus gros dépositaires d'épargne mais les assureurs par le biais des contrats d'assurance-vie.
Les couleuvres deviennent de plus en plus grosses à avaler.
La crise de solvabilité bientôt révélée au grand jour
"Quand un Etat devient-il insolvable", s'interroge notre collègue Eberhardt Unger ?
Même avec 3% de croissance, la dette publique des pays européens endettés pour plus de 80% de leur production annuelle de richesse poursuit sa croissance, inexorablement. Les chiffres sont têtus.
La seule issue est, bien sûr, l'inflation qui signifie l'euthanasie financière des retraités (fort nombreux). Cette inflation que la Banque centrale européenne s'est jurée de contrer.
Jusqu'à quand l'euro va-t-il faire illusion ?
La crise du Moyen-Orient a donné un léger répit à l'euro. Les investisseurs ont lâché le dollar impérialiste pour se tourner vers l'euro et l'or.
Ceci nous donne un petit répit en limitant les coûts de nos importations (notamment du pétrole) et donc la hausse des prix. Mais acheter du temps devient de plus en plus cher.
Le retour de la crise de l'euro est pour le printemps !
M W 28/2/11

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