Les réserves de change de la Chine s'accroissent depuis dix ans à une vitesse à couper le souffle. Fin Mars, la Banque populaire de Chine (PBC) a annoncé des réserves de 3 0447 milliards de dollars contre 2 8473 milliards fin 2010. Le FMI estime que les réserves de la Chine atteindront 3 840 milliards de dollars environ fin 2012.
Jusque là rien de neuf : l'histoire des surplus commerciaux de la Chine s'apparente à une histoire sans fin. Ce qui est nouveau, c'est que ces énormes excédents posent tellement de problèmes à la République Populaire (Indice des prix à la consommation +5,3% et produits alimentaires +11,7%) que la PBC ne sait plus trop quoi en faire.
Le président de la banque centrale, Zhou Xiao-chuan, a déclaré le 25 avril dernier que les réserves en devises de son pays "dépassent le raisonnable" et que le gouvernement devrait, pour gérer au mieux ces excédents, faire évoluer sa gestion vers plus de diversification.
Xia Bin, membre du comité de la politique monétaire de la banque centrale, a dit que des réserves à hauteur de 1 000 milliards de dollars devraient être suffisantes. Il a ajouté que la Chine devrait faire des investissements plus stratégiques avec ses réserves de change, notamment en achetant des matières premières ou des technologies nécessaires au développement de l'économie réelle.
Premier effet visible de ce point de vue : depuis octobre, la Chine n'a plus acheté d'obligations américaines et, dans le même temps, en a vendu pour 21 milliards de dollars. Cependant, elle en détient toujours 1 154 milliards de dollars.
Il ne faut plus compter sur de nouveaux achats chinois de bons du Trésor US, et du coup, les Etats-Unis vont perdre une importante source de financement de leurs déficits.
Pour éviter une trop forte réévaluation du yuan, la PBC continue d'acheter des devises étrangères contre le yuan et éponge l'excédent de liquidité en prenant des mesures sur le marché monétaire. De cette façon, la banque centrale peut retarder, sans l'empêcher, l'appréciation du yuan. La réévaluation du yuan est bénéfique à l'économie intérieure en ralentissant la hausse des prix.
Comment la Chine peut-elle réduire ses réserves de changes jugées excessives ? Elle pourrait, par exemple, aller vers une plus forte diversification, en augmentant la part détenue de fonds souverains étrangers, mais aussi accroître ses engagements sur les marchés étrangers.
A la place d'investissement dans des actifs financiers tels que les bons du Trésor US, les Chinois pourraient s'orienter vers des prises de participations stratégiques, principalement dans le pétrole, le gaz naturel, l'agro-alimentaire et les matières premières industrielles.
Officiellement, la Chine détient 1054,1 tonnes d'or, ce qui ne représente que 1,6% du total de ses réserves de change. Toutes banques centrales confondues, l'or représente 11,3% en moyenne des réserves totales. Pour les Etats-Unis, l'Allemagne, l'Italie et la France, cette proportion oscielle entre 64% à 74%.
Conclusion : le recyclage des dollars chinois sera un sujet central sur les marchés financiers dans les prochains trimestres.
Dr. Eberhardt Unger est un économiste i, fort de plus de 30 ans d'expérience des marchés et de l'économie. Vous pouvez retrouver ses analyses sur le site www.fairesearch.de M.W
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