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12 de novembro de 2018

Já há dois euros

"L'euro est la monnaie de 340 millions de personnes et bénéficie à présent d'un soutien à hauteur de 74% parmi les citoyens de la Zone euro. [...]Vous pouvez en tirer vos propres conclusions, mais l'une de ces conclusions est que [l'euro] est irréversible parce qu'il est fort, parce que les gens en veulent et parce que personne n'a rien à gagner à discuter de son existence".
Draghi 
A en croire le président de la BCE, la pérennité de la monnaie unique serait assurée par sa force (l'euro serait très demandé) et parce qu'aucun pays membre de la Zone euro n'aurait intérêt à en sortir.

Est-ce vraiment le cas ?

En l'absence de mutualisation des risques financiers, l'euro restera une monnaie de réserve internationale de second rang.

Les pays du nord de la Zone euro refusent toute mutualisation des risques économiques et financiers (bancaire et souverain). Cette situation, si elle perdure, aura deux conséquences.

Tout d'abord, la stabilité de la zone restera précaire. Le risque individuel de chaque pays serait élevé au regard d'une crise économique, d'une crise bancaire ou encore de soubresauts sur l'une ou l'autre des 19 dettes publiques. Du fait de l'imbrication des systèmes financiers nationaux, c'est la Zone euro dans son ensemble qui s'en trouverait fragilisée.

Ensuite, comme le relève Natixis dans un Flash Economie en date du 3 mai*, l'absence d'un marché unifié de la dette publique "condamne l'euro à rester une monnaie de réserve de second rang derrière le dollar".

En effet, c'est notamment parce que "les Etats-Unis présentent un marché unifié de leur dette publique"que celle-ci est considérée "sans risque"par les marchés. Cela explique que depuis sa création en 1999, l'euro n'a pas gagné de terrain au niveau des réserves de change des banques centrales, alors même que les 11 pays créateurs ont été rejoints par huit nouveaux membres entre 2001 et 2015.

l y a déjà deux "euros"

Et encore, si l'on analyse les choses un peu plus en détails, on s'aperçoit qu'il y a deux types d'euros. 

En effet, l'évolution de la détention des obligations souveraines des différents Etats-membres de la zone par les investisseurs non-européens fait apparaître deux groupes d'Etats : d'une part les pays du coeur de la zone et, d'autre part, ceux de la périphérie, comme permet de le constater cet autre graphique de Natixis : 
Etats
La France, la Belgique et la Finlande n'ont pour le moment aucun mal à financer leur déficit extérieur, alors que l'Espagne, l'Italie et le Portugal doivent payer un taux d'intérêt bien plus élevé pour financer le leur.

En somme, comme l'écrit l'équipe de recherche de Patrick Artus, "depuis la crise de la Zone euro (2010-2013), l'euro n'est plus une monnaie de réserve internationale que pour les pays du coeur de la Zone euro". 

Pour les pays de la périphérie, "la détention de leurs dettes publiques devient de plus en plus domestique : l'euro n'est plus [...] une monnaie de réserve."(...)
Notas
de
NicolasPerrin

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