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La récente publication des résultats de l’économie russe pour le 2ème trimestre de 2023 indiquant une croissance de 4,9% ont provoqué un certain émoi. Si les accusations par certains de « trucage » des données statistiques ont refait surface, elles ne semblent guère fondées. Les grandes institutions internationales, le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale (BIRD) dans leurs derniers rapports prennent acte d’une forte croissance de l’économie russe. Mais, cette croissance soulève de nombreuses questions.
La première n’est autre que de savoir comment l‘économie russe a-t-elle résisté aux sanctions prises depuis fin février 2022 ? Cette question a beaucoup agité les esprits avec souvent plus de propagande que de faits réels. Rappelons que les sanctions mises en œuvre contre la Russie depuis le début des hostilités en Ukraine ont été profondes et étendues[1]. Elles viennent s’ajouter aux sanctions mises en place après les événements de 2014[2]. Les prévisionnistes, tant en Occident qu’en Russie, ont produit des prédictions souvent catastrophiques sur ce que deviendrait l’économie russe d’ici la fin de 2022. Néanmoins, rien de dramatique ne s’est produit. Cette situation nous rappelle alors un autre échec majeur des prévisions en 1998-1999 à la suite du krach financier russe. Plus généralement, comment le choc des sanctions de 2022 s’inscrit-il dans l’histoire récente des crises que la Russie a connues depuis 1998 ? Cette question est aussi importante pour tenter de comprendre la résistance de la Russie aux mesures de « guerre économique » appliquées par les pays occidentaux.
Ces sanctions ont eu un impact, qui a été et qui est toujours, reconnu par les autorités russes. Mais la question était, et reste de savoir combien. Au final, pour 2022, la croissance, qui était de 3,5% dans les deux mois précédant les sanctions, s’est transformée en une récession de -2,1%. Cela est certes significatif mais cela reste bien moins que ce qui avait été initialement prévu, avec des chiffres annoncés de -8% à -10%. De toute évidence, l’économie russe ne s’est pas effondrée, que ce soit financièrement ou économiquement et l’impact réel des sanctions soulève de nombreuses discussions.
Par ailleurs, l’économie russe semble avoir retrouvé, à la fin du 1er semestre 2023 une croissance assez robuste. Ainsi, l’industrie russe connait depuis la fin du premier trimestre 2023 des résultats que l’on peut qualifier d’excellents. Les volumes et niveaux de production ont retrouvé ce qu’ils étaient avant les sanctions. Fait important, ceci concerne toutes les branches et pas seulement celles qui sont à potentialités militaires. Par contre, une étude microéconomique montre que l’impact des sanctions n’a pas encore été effacé, même s’il est à l’évidence en voie de résorption. L’industrie russe a retrouvé son efficacité mais pas encore son efficience. Autrement dit, l’économie, et l’industrie, ont retrouvé les volumes de production du début de 2022, mais avec une productivité du travail qui, elle, a baissé
Un bilan général
La croissance de l’industrie et en général de l’économie, qui avait déjà été importante au mois d’avril, s’est accélérée au mois de mai et juin de manière très forte. En glissement annuel le PIB (au sens de la production matérielle) aurait augmenté de 8,7% et, au sens général (PIB), de 5,3% en juin après 5,4% en mai dernier et 3,3% en avril. Le chiffre d’affaires du commerce de détail s’est accru de 9,2% et le chômage est tombé à 3,2% de la population active. Le salaire réel aurait quant à lui augmenté de 10%. La production industrielle a augmenté de 6,5% (dont 13,1% pour Industrie manufacturière, l’agriculture de 2,6% et la construction de 9,1%. Pour ces deux secteurs, on note un relatif ralentissement par rapport aux chiffres exceptionnel de mai.
Graphique 1
Comment peut-on expliquer de tels résultats, mais aussi la très bonne résilience de l’économie russe à ce qui est, et reste, le cadre le plus contraignant de sanctions jamais prises contre un pays, hors les cas de guerre ? De fait, on peut considérer que les mesures prises contre la Russie s’apparentent à des mesures de guerre économique. Il semble bien que les initiateurs des sanctions, les États-Unis et les pays de l’Union européenne, ont à la fois sous-estimé les capacités de résistance de l’économie russe, de ses capacités de transformation, mais aussi des capacités de réaction du gouvernement russe.
Ces dernières ont été importantes. Le gouvernement russe a beaucoup aidé tant la population que les entreprises. Ce niveau d’aide est sans précédent depuis maintenant plus d’une dizaine d’année. Le ministère des finances a levé sa politique restrictive. Les entreprises ont, elles aussi, bien réagi. L’accroissement de l’investissement en 2022 (+5,4%), alors même que l’économie se contractait, est le signe de cette combinaison entre les aides publiques et la réactions des entreprises. L’optimisme des entreprises s’est affirmé dès l’automne 2022, et il est actuellement élevé. Un fait important est que, depuis le début de l’année 2023, les profits du secteur non-pétrolier et non-gazier ont augmenté plus vite que les profits du secteur des hydrocarbures.
Cela s’est traduit par un accroissement de l’emploi et une baisse historique du taux de chômage, qui est actuellement à 3,2% de la population active et qui pourrait d’ici la fin de l’année passer sous les 3%. Les départs à l’étrangers ont été en fait très limités.
La production industrielle a donc retrouvé son niveau le plus haut de décembre 2021 et la production manufacturière pour les 4 premiers mois de l’année est en hausse de 4,8% par rapport aux résultats de 2022. Les prévisions pour juin 2023 indique une hausse de 7% à 8%. L’impact d’un effet de base important dans l’industrie est à prendre en compte, car les données de mars à mai 2022 avait été mauvaises. Mais, les données d’avril à juin montrent que la production industrielle en volume a largement dépassé son niveau de 2021. Nous sommes bien en présence d’une croissance absolue.
Une résistance particulière aux crises
Une première remarque porte sur une comparaison de la résistance aux crises de 2008-2010 (ou « crise des subprimes »), au premier choc des sanctions (2014-2016), puis à l’épisode actuel des nouvelles sanctions occidentales. On a exclu de cette comparaison la crise issue de la pandémie de la COVID-19, même si cette dernière peut, elle aussi, s’apparenter à un « choc exogène » majeur.
Graphique 2
On constate immédiatement que le choc, tant en ampleur qu’en durée, des trois différentes crises tend à diminuer. La comparaison entre la « crise des subprimes » et celle induite par les premières sanctions prises contre la Russie en 2014 (accompagnée d’une crise importante sur le marché du pétrole) est particulièrement intéressante. La crise financière de 2008-2010 a visiblement pris la Russie par surprise, en dépit des avertissements des économistes[3]. Alexey Koudrine, alors ministre des finances ne voyait pas la menace pour la Russie en dépit de nombreuses mises en garde de l’IPE-ASR (et la mienne en février 2008). Face à cette crise, le gouvernement mit environ un an à réagir. Les importantes mesures de soutien de l’économie décidée en novembre 2008 ne furent réellement appliquées que fin 2009. Cela explique la durée de la crise. La reprise ultérieure, après avoir été sur une pente identique à celle de l’avant 2008, ralentit dès 2013. Fin 2013, la BCR changea de politique et décida cibler un taux d’inflation (4%) sans plus tenir compte du taux de change.
La seconde crise éclata en 2014, à la suite des événements d’Ukraine et de la récupération par la Russie de la Crimée. Les pays occidentaux (UE et USA) décidèrent de sanctions et les USA organisèrent, avec le concours de l’Arabie saoudite une baisse du prix du pétrole fin 2014. C’est essentiellement la baisse du cours du pétrole qui provoqua une crise en Russie avec chute du PIB de -2% en 2015. Notons que cette crise était de moindre ampleur que celle de 2008-2010. La Russie répliqua aux sanctions par des contre-sanctions touchant l’agriculture, contre-sanctions qui vont doper la production agricole russe. La baisse du prix du baril induisit en retour une crise dans le secteur de l’huile de schiste aux USA et dès la fin de 2015 les prix commencèrent à remonter fortement. La Russie, par ailleurs, réagit en mettant sur pied une politique de substitution aux importations et en renforçant son secteur financier. C’est en janvier 2016 que commença à fonctionner un marché du Yuan côté à la bourse de Moscou (MICEX puis MOEX).
La coopération économique, mais aussi politique, avec la Chine s’est mise à se développer de manière très importante. De 2016 à 2019 le PIB Russie a cru de 7%. La crise de la COVID frappa la Russie de manière importante mais courte. La baisse du PIB atteint -2,7% en 2020 (ce qui est faible en comparaison des chiffres en France et en Allemagne) et dès 2021 le PIB repartit à la hausse avec + 5,7%[4].
Tableau 1
Cela démontre que le deuxième épisode des sanctions aura un effet bien moindre que la crise financière de 2008-2010 et une durée aussi moindre que le premier épisode des sanctions. En fait, ce choc semble nettement mieux digéré que les deux crises précédentes. Cette deuxième vague a été digérée avec un impact similaire sur le PIB (-2,1%) et dans un délai nettement plus rapide, contrairement aux prévisions des économistes russes eux-mêmes[5]. Quelles en sont les raisons ? Une préparation de l’économie à ce type de choc politico-économique a certainement dû avoir lieu, au moins au niveau du gouvernement et des administrations. Par ailleurs, le maintien ou l’approfondissement des relations avec l’Asie a contribué à rendre les sanctions très peu efficaces, que ce soit pour les exportations ou pour les importations. Ajoutons aussi la coopération avec l’Arabie saoudite, qui est passée du stade implicite au stade explicite, pour contrôler le prix du pétrole qui a évité que la Russie ne connaisse un choc des prix pétroliers comme cela avait été le cas fin 2014 et début 2015. A ces causes externes il convient d’ajouter une réaction spontanée de l’économie russe qui s’est rapidement adaptée au nouveau contexte et des aides publiques (directes et indirectes) très importantes. La Russie a donc appris des crises précédentes (cela se voit dans les réactions de la Banque Centrale) et progressivement développée l’équivalent d’une politique et d’une doctrine « anti-crise ». L’économie russe a aussi muri[6] et a acquis des réflexes spontanés d’adaptation importants.
L’économie russe a été préparée au choc de la deuxième vague de sanctions, mais elle s’est aussi tournée depuis 2016 (et même avant) vers l’Asie. Ceci a contribué à diminuer l’importance des sanctions. Néanmoins, la réaction spontanée de l’économie a été une surprise.
Analyse par branches de l’industrie manufacturière[7]
Si la réaction globale de l’économie montre une forte dynamique de croissance, cette dernière est donc particulièrement sensible dans l’industrie manufacturière. Un point important, ici, est qu’elle se caractérise par une forte croissance dans pratiquement l’ensemble des branches.
La dynamique des industries de consommation (industrie alimentaire, industrie textile, construction de meubles), qui avait montré une résistance remarquable aux sanctions, sauf pour la construction de meubles à la suite du retrait d’entreprises occidentales, connait une forte accélération. Cela dément une des interprétations de la croissance actuelle comme étant essentiellement portée par les industries à fins militaires. Une même remarque pouvant par ailleurs s’appliquer à la construction automobile.
La substitution aux importations pourrait expliquer ce mouvement, et en particulier dans la très forte reprise de la construction de meubles depuis ces derniers mois, qui est aussi liée à la reprise de certaines entreprises occidentales travaillant en Russie par des capitaux russes. Globalement, on peut penser que la substitution aux importations s’est rapidement développée dans les produits de grande consommation et qu’elle va progresser vers les produits à plus grand contenu technologique.
Graphique 3
Graphique 4
La chimie et le raffinage, qui avaient connu des reculs de l’ordre de -5% (ce qui explique la baisse de pollution observée par les satellites sur le second semestre 2022[8]), semble être sortie du marasme depuis mars dernier. Le taux de profit, dans ces branches, a été particulièrement élevé en 2022. Cela laisse penser que les moyens financiers pour financer des investissements existent dans ces branches. Le mouvement de croissance semble ici dû aux exportations de produits raffinés mais aussi à la demande, tant interne que pour l’exportation, d’engrais. La production de médicaments et de matériaux à usage médical retrouve un bon niveau et bénéficie du soutien public à la substitution aux importations.
La métallurgie et les produits métalliques, un secteur qui était globalement assez peu affecté par les sanctions a désormais des taux de croissance impressionnants, en particulier pour les produit métalliques (profilés et produits de laminage). Ces branches ont pu aussi ressentir l’accélération des productions militaires. Mais, la croissance observée dans le secteur de la construction et les exportations d’acier vers la Chine expliquent aussi, et plus surement, la croissance enregistrée.
Quand on regarde maintenant des productions impliquants des processus complexes (électronique, optique, machines et équipements), et qui auraient dû subir de plein fouet l’impact des sanctions, non seulement on constate une bonne résistance en 2022, mais l’accélération en 2023 y est nette. Cependant, ce secteur comporte nombre d’activités ayant des implications militaires. Il ne serait donc pas surprenant que ces dernières aient « tiré » vers le haut les résultats globaux. Néanmoins, les hausses de production en électronique et équipement électrique sont depuis deux mois d’une telle ampleur que l’explication par les commandes militaires ne peut tout expliquer. Remarquons aussi que, logiquement, la production et les commandes militaires ont dû augmenter fortement dès juin-juillet de 2022. Dans ce domaine, aussi, le rôle de la substitution aux importations a dû être important pour expliquer une telle hausse de la production. C’est particulièrement vrai pour la branche électronique, optique et construction d’ordinateurs.
Graphique 6
Pour la branche des « machines et équipements », l’impact des sanctions a été décalé, probablement du fait de l’existence de stocks importants. Mais, le redémarrage en mai et juin 2023 semble signifier que, là aussi, la crise engendrée par les sanctions occidentales a été surmontée.
Enfin, dans les équipements de transport, on note bien l’impact important des sanctions occidentales sur la production d’automobiles (elle fut bien moindre dans le cas des camions). Il aura ici fallu un an pour que les lignes de productions soient rééquipées dans le cadre d’accords passés avec des producteurs essentiellement chinois. Les modèles produits ont été changés ou très profondément modifiés pour accepter des composants nouveaux. Le redémarrage de cette branche en avril (+30%) et mai 2023 (+87%) est donc spectaculaire.
Graphique 7
Est-ce à dire que l’industrie russe a complètement surmonté le choc des sanctions ? Une analyse plus fine tend à montrer que si le choc en volume est surmonté, celui en productivité ne l’est pas encore.
Évolution de l’emploi et de la productivité
La question de la main d’œuvre disponible, et de la main d’œuvre employée en Russie est peut-être une des clés pour comprendre la capacité de l’économie à résister au choc des sanctions occidentales.
De fait, et comme annoncé par les économistes de l’Institut de Prévision de l’Économie (IPE-ASR) lors du séminaire Franco-Russe de juillet 2022, l’économie russe semble avoir massivement embauché à la suite des sanctions. Elle aurait ainsi substitué du travail à du capital de moindre qualité. Cependant, l’impact des efforts de mobilisation doit aussi être mesuré ainsi que l’émigration des jeunes actifs.
Pour cette dernière, elle ne semble pas avoir dépassé les 500 000 personnes, d’après les « chocs » que l’on peut observer sur la courbe de l’emploi. La mobilisation des réservistes de la fin du mois de septembre 2022 n’a concerné, en fin de compte, « que » 300 000 personnes.
Par ailleurs, le mouvement des volontaires et les nouveaux recrutements ont été d’environ 200 000 hommes au premier semestre 2023.
On peut donc retracer ces divers mouvements sur le graphique 8. Il convient ici de noter une contraction importante de l’emploi survenant durant le mois de janvier 2022, et qui a ramené l’emploi à son niveau de mai 2021, contraction qui ne s’est pas accompagnée d’une hausse du chômage.
Graphique 8
Globalement, l’emploi est passée de 71,7 millions de personnes (fin février 2022) à 73,6 millions (fin juin 2023) soit un accroissement de 1,9 millions. Rapporté aux évolutions du PIB, et sous réserve que l’on n’a pas de chiffres fiables de la durée mensuel du travail, les évolutions de la productivité sont les suivantes :
Tableau 2
Évolution du PIB, de l’emploi et de la productivité par trimestre
PIB (glissement) | Emploi (glissement) | Productivité (glissement) | |
1er T 22 | 103,0% | 101,0% | 102,0% |
2ème T | 95,5% | 100,6% | 95,0% |
3ème T | 96,5% | 100,0% | 96,4% |
4 ème T | 97,3% | 99,8% | 97,5% |
1er T 23 | 98,2% | 101,9% | 96,4% |
2ème T | 104,9% | 102,1% | 102,8% |
Les sanctions occidentales ont ainsi provoqué une baisse de la productivité apparente du travail de 5% au 2ème trimestre de 2022, ce qui donne une mesure du choc qu’elles ont impliquées. Naturellement, la totalité de la baisse de la productivité ne peut être affectée aux sanctions ; la réorganisation des entreprises pour faire face aux nouvelles conditions a dû impliquer aussi une baisse de la productivité.
Au 2ème trimestre de 2023, la baisse de productivité n’était plus que -2,6%. C’est encore significatif mais indique que sur un an l’économie russe a récupéré environ la moitié du choc initial. L’économie russe semble bien avoir surmonté le choc des sanctions occidentales en volume mais pas encore en efficience.
Conclusion
L’économie russe s’est donc remarquablement adaptée, et en peu de temps, à la nouvelle situation créée par les mesures de « guerre économique » prises par les pays occidentaux. Alors que les économistes russes tablaient sur une adaptation en 3 à 5 ans, et que personnellement, j’avais émis l’hypothèse d’une adaptation en 8-10 trimestres, cette adaptation semble s’être produite en 5 à 6 semestres.
Cette adaptation va permettre une croissance relativement forte en 2023. Mais, cette adaptation n’est pas terminée, comme on le voit d’après les chiffres de la productivité. Diverses hypothèses peuvent être faites, qui correspondent à des effets résiduels des sanctions.
Tableau 3
Prévisions pour 2023 et 2024 sur la base de l’accroissement de l’emploi et de la productivité
H0: hypothèse de base, H1: hypothèse favorable, H2: hypothèse défavorable, H3: hypothèse intermédiaire
ESTIMATION DE LA CROISSANCE | |||||
H0 | Hypothèse de base avec stabilisation de l’emploi au niveau de juin 2023 pour 2023 hausse de 900 000 personnes en 2024 et hausse modérée de la productivité | ||||
Population employée | Accroissement de l’emploi | Accroissement de la productivité | Accroissement du PIB | ||
Emploi 2021 | 71,717 | ||||
Emploi 2022 | 71,975 | 100,4% | 97,5% | 97,9% | |
Emploi 2023 | 73,556 | 102,2% | 101,2% | 103,4% | |
Emploi 2024 | 74,448 | 101,3% | 101,0% | 102,3% | |
H1 | Hypothèse de hausse forte de la productivité | ||||
Population employée | Accroissement de l’emploi | Accroissement de la productivité (glissement) | Accroissement du PIB | ||
Emploi 2021 | 71,717 | ||||
Emploi 2022 | 71,975 | 100,4% | 97,5% | 97,9% | |
Emploi 2023 | 73,556 | 102,2% | 102,5% | 104,8% | |
Emploi 2024 | 74,448 | 101,3% | 102,2% | 103,5% | |
H2 | Hypothèse de décroissance de l’emploi au second semestre 2023 et faible hausse en 2024, avec gains nul en productivité | ||||
Population employée | Accroissement de l’emploi | Accroissement de la productivité (glissement) | Accroissement du PIB | ||
Emploi 2021 | 71,717 | ||||
Emploi 2022 | 71,975 | 100,4% | 97,5% | 97,9% | |
Emploi 2023 | 73,100 | 101,6% | 100,0% | 101,6% | |
Emploi 2024 | 73,500 | 100,5% | 100,0% | 100,5% | |
H3 | Hypothèse identique à H0 pour l’emploi mais gains nuls en productivité | ||||
Population employée | Accroissement de l’emploi | Accroissement de la productivité (glissement) | Accroissement du PIB | ||
Emploi 2021 | 71,717 | ||||
Emploi 2022 | 71,975 | 100,4% | 97,5% | 97,9% | |
Emploi 2023 | 73,556 | 102,2% | 100,0% | 102,2% | |
Emploi 2024 | 74,448 | 101,3% | 100,0% | 101,3% | |
Le besoin de modernisation va rester élevé. L’économie va encore rester dépendante pour une période de 18 mois des aides publiques. Le maintien ou non de la politique publique de soutien à l’industrie sera un facteur déterminant de la dynamique économique de la Russie pour 2023 et 2024. Au-delà (2025 et après), ce sont les ressources en force de travail et les gains de productivités qui seront déterminants pour la croissance en Russie.
Notes
[1] https://www.piie.com/blogs/realtime-economics/russias-war-ukraine-sanctions-timeline
[3] Sapir J., « Vozmozhnosti i Riski ‘Gavani Stabil’nosti’ » [Possibilités et risques d’un « havre de stabilité »] in Rossija v Global’noj Politike, n°2/2008, mars-avril,
http://www.globalaffairs.ru/numbers31/9482.html
[4] Sapir J., « The Economic Shock of the Health Crisis in 2020: Comparing the Scale of Governments Support » in Studies on Russian Economic Development, Vol. 32, No. 6, 2021, pp. 579–592.
[5] Les collègues de l’IPE-ASR estimaient en mai 2022 que la baisse de la croissance serait de -7,8% (-2,1% en réalité) et qu’une croissance très faible durerait jusqu’en 2025. https://ecfor.ru/publication/kvartalnyj-prognoz-ekonomiki-vypusk-54/ . En décembre 2022, ils estimaient encore que la croissance serait négative en 2023 et que l’économie russe n’aurait pas retrouvée son niveau de début 2022 avant 2026 ; https://ecfor.ru/publication/kvartalnyj-prognoz-ekonomiki-vypusk-56/
[6] https://ecfor.ru/publication/kratkosrochnyj-analiz-dinamiki-vvp-iyun-2023/
[7] Sources: FSGS (ROSSTAT) Sotsial’no-Yekonomitcheskoe Polozhenie Rossii, n°5, 2023, p.26, 32, 60-61, 39-40, 41, 43, 45, 48-49, 51, 52-53, 54, 55-56, 57-58, 58-59, et Idem, Sotsial’no-Yekonomitcheskoe Polozhenie Rossii, n°6, 2023
[8] Rosen P., “Russia’s economy is suffering from industrial decline as satellites detect less pollution in the air”, May 5, 2023, Markets Insider, https://markets.businessinsider.com/news/stocks/russian-economy-industrial-decline-air-pollution-satellite-data-ukraine-war-2023-5
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